"NON !" Telle est la réponse claire, nette et furieusement précise que lance un vieil homme sur son lit de mort au prêtre lui proposant les derniers sacrements. Accusant le coup, le ministre de Dieu s’installe dans un coin et prie tranquillement le chapelet. Alors que le bouffeur de curé s’approche vraiment de la fin, le prêtre essaie à nouveau tout en évitant soigneusement le mot "confession’". La réponse du mourant est un cri de toutes ses forces : "Au triple nom de Satan, c’est non !"
Retournant à son chapelet, le prêtre s’adresse à Marie : "Dans notre église sont exposés bien des ex-voto avec l’inscription : "Marie nous a exaucés". Hé bien, Marie, si tu laisses partir ce pauvre pécheur dans son éternité, sans les derniers sacrements, je ferais mettre un ex-voto avec l’inscription : "Marie ne m’a pas exaucé"."
Il tente alors une dernière fois de recevoir la conversion du vieillard, lui présente le crucifix et lui dit : "Connaissez-vous celui qui a donné sa vie pour les hommes ?" Silence de mort (ou presque). Puis, le vieil anti clérical s’écrie : "Mais c’est notre Seigneur Jésus-Christ !" Le prêtre garde son émotion et saisit l’occasion : "Dans quelques heures, vous serez devant Lui ! Embrassez-Le auparavant !"
Alors avec beaucoup de ferveur, le mourant embrasse plusieurs fois la croix, demande le saint viatique, et avec l’aide du prêtre, fait une bonne confession. Le prêtre est fort ému, et tout en larmes, lui donne la Communion. Après l’Extrême Onction et l’indulgence plénière, le mourant rend paisiblement son âme à Dieu.
Et l’église du prêtre vit apparaître un nouvel ex-voto avec l’inscription : "Marie exauce toujours."
D’après Albert Pfleger, Fioretti de la Vierge Marie, Ephese Diffusion, 2013.