A la maison des sœurs de Mère Teresa de Rome, une religieuse entend sonner à la porte et va donc ouvrir. Plein d’odeur d’alcool et titubant, un mendiant lui dit ou plutôt lui aboie dessus :
- Ma sœur ! j’ai faim ! Apportez-moi quelque chose, j’attends depuis une éternité. Qu’est-ce que vous fabriquez toute la journée ? Allez, oust, allez me chercher quelque chose !
Prenant sur elle pour ne pas tenir compte de ce ton désagréable, bref, faisant acte de charité, la religieuse se rend dans la cuisine et prend de quoi manger, qu’elle emballe dans un petit sac. Au dernier moment, elle prend une tablette de chocolat et l’ajoute au petit sac. "Ça lui fera plaisir", pense-t-elle.
De retour à la porte, elle tend le sac au mendiant qui lui prend vivement des mains et lâche un merci à sa manière, c’est-à-dire : "Enfin !"
Toutefois, lorsqu’il ouvre le sac un peu plus loin, et qu’il tombe sur la tablette de chocolat, il se fige un moment. La tête penchée vers cette tablette qu’il tient dans ses mains. Tout s’arrête. Puis, il se redresse vivement, retourne en vitesse à la maison des sœurs, sonne à la porte et demande, fort poliment cette fois, s’il est possible de voir la religieuse venant de lui préparer ce panier repas. La religieuse arrive et voir alors son mendiant tout chamboulé lui dire :
- Et maintenant, ma sœur, parle-moi un peu de ton Jésus !
Si après cela, le chocolat n’est pas la plus belle preuve de l’existence de Dieu…
D’après Léo Maasburg, Fioretti de Mère Teresa, Editions Emmanuel, 2011.