"Le diable est dans les détails", dit l’adage. Jusque dans la liturgie, durant laquelle le moindre objet doit convenir à son usage sacré puisqu’il s’agit de permettre, certes très matériellement, que soit actualisé le sacrifice du Christ, mort et ressuscité pour le salut du monde. À l’autel, plusieurs linges sont mis à contribution durant l’offertoire, la consécration et la purification. La pale, le manuterge, le purificatoire ou le corporal, à des degrés divers, protègent ou touchent les espèces sacrées et témoignent du respect dû au Corps et au Sang du Seigneur. Ce respect explique d’ailleurs que l’on ne les lave pas avant de les avoir fait tremper quelque temps pour que se dissolvent les éventuelles traces de la présence réelle de Jésus. Tissés en fibres naturelles (lin et coton), une croix brodée rappelle leur fonction liturgique.
1D’où vient ce nom ?
Le corporal tire son appellation du mot latin « corpus », qui signifie « corps ».
2À quoi sert-il ?
Disposé sur l’autel au début de l’offertoire, le corporal accueille ensuite patène, calice et éventuels ciboires. Autrefois, on posait l’hostie directement sur ce tissu, de sorte qu’il symbolisait le linceul du Christ dont le sacrifice est actualisé pendant l’eucharistie. Il a pour fonction d’éviter de perdre des parcelles du pain consacré.
3Comment le reconnaître ?
Déplié, le corporal est un carré de tissu blanc d’environ cinquante sur cinquante centimètres (il peut être plus grand s’il faut faire usage de plusieurs calices et ciboires). Une croix est brodée sur un côté au centre, de sorte qu’elle soit devant le prêtre lors de la consécration, en-dessous de la patène. Il se plie en trois en commençant par devant puis en repliant le côté opposé, puis en trois dans l’autre sens. On obtient ainsi un carré, et les éventuelles parcelles de Corps du Christ restées dessus sont comme enfermées par le pliage.