"Qui à Jésus s’abandonne, trouve la vraie vie. Heureux l’homme qui se donne, il sera béni" chante-t-on parfois le dimanche à la messe, tandis que les servants d'autel s'avancent en procession pour porter les offrandes jusqu'au prêtre. Inspirées de l'évangile selon saint Jean (Jn 12, 24-25), ces paroles invitent à se donner entièrement et sans retour, pour mourir à soi-même et renaître en Dieu. C'est là tout le sens de la prière de saint François d'Assise : "C'est en se donnant qu'on reçoit, c'est en s'oubliant qu'on se retrouve, c'est en pardonnant qu'on est pardonné, c'est en mourant qu'on ressuscite à l'éternelle vie". C'est précisément celui qui n'arrive ni à choisir, ni à se donner, qui enchaîne les conquêtes amoureuses. "Choisir, c'est renoncer" dit le proverbe : pour en choisir un, encore faut-il accepter de renoncer à tous les autres, dans l'élan joyeux du cœur qui se donne pour toujours.
C'est l'exemple même du Fiat de Marie : non pas le "oui" du fou qui s'élance sans réfléchir et sans prendre compte des conséquences de ses actes, mais le "oui" entier de l'âme qui accueille la volonté de son Seigneur. Arrêter les conquêtes amoureuses à répétition, c'est aussi accepter de considérer l'autre pour ce qu'il est : ni un jouet, ni un objet, mais un enfant de Dieu digne et infiniment aimé de son Créateur, pour qui le Christ, sur la Croix, a versé son précieux sang.