En France, l’élection présidentielle est le plus souvent considérée comme l’élection majeure, au détriment des autres. Les élections législatives qui se tiendront les dimanches 12 et 19 juin ne sont pourtant pas sans importance. Pour le signifier, les évêques membres du Conseil permanent de la Conférence des Évêques de France (CEF) ont publié un communiqué le 3 mai dernier. Ils écrivent : "Dans le régime de démocratie représentative qui est le nôtre, il paraît plus que jamais important, étant donnés les défis qui se présentent à notre société, que les catholiques et l’ensemble des citoyens s’y engagent dès les prochaines élections législatives. En effet, "la vie du pays nécessite la participation de tous."
La politique, "la forme la plus haute de la charité"
Si les chrétiens ne doivent pas négliger les élections qui viennent, c’est donc d’abord par souci de mettre en avant la nécessité - et la bonté - de la vie en société. Un souci développé dès janvier dans le document L’Espérance ne déçoit pas, publié en vue des différentes élections de l’année et qui commençait par un chapitre sur l’urgence de "renouveler le choix de vivre ensemble dans la paix".
Voter est aussi un devoir humain doublé d’un devoir chrétien. Humain car il correspond à la dignité de l’homme, libre et responsable. Chrétien parce que la politique est, selon les mots du saint pape Paul VI, "la forme la plus haute de la charité" en tant que service du bien commun. D’après un sondage IFOP commandé par La Croix après les présidentielles, les catholiques, avec 79% de participation, sont d’ailleurs les moins abstentionnistes selon le critère de la religion, quand ceux qui n’en n’ont pas votent à 66%.
Faire entrer au Parlement les convictions chrétiennes
Surtout, malgré ce qui est régulièrement dit sur la perte de pouvoir du Parlement par rapport à l’exécutif, les députés ont encore de l’influence. Un exemple récent le montre bien : c’est à l’instigation des députés de la majorité La République en Marche (LREM) que le délai légal de l’avortement a été porté de 12 à 14 semaines par la loi du 2 mars 2022. Malgré l’opposition, au moins formelle, du gouvernement et du président de la République.
En tout état de cause, les députés sont représentatifs des idées portées dans la société et qui cherchent une traduction dans la loi. Dès lors, le vote prend une autre importance, celle de faire entrer au Parlement les convictions chrétiennes : écologie intégrale et bioéthique, souci de la fraternité, prise en compte de la dimension spirituelle des personnes…