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Le nouveau gouvernement est-il catho-friendly ?

Elisabeth Borne, Matignon, 16 mai 2022.

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La rédaction d'Aleteia - publié le 21/05/22
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Après la démission du dernier gouvernement de Jean Castex lundi 18 mai, Élisabeth Borne a désormais sa nouvelle équipe. De fortes personnalités, d’autres moins connues, mais surtout des convictions variées. Passage en revue de leur "catho-comptabilité".

Près d’un mois après la réélection d’Emmanuel Macron et trois semaines avant les législatives, la composition du gouvernement dirigé Élisabeth Borne, la nouvelle Première ministre, a été annoncé ce vendredi 20 mai. Plus ou moins connus du grand public, plus ou moins marqués politiquement, les membres de ce nouveau gouvernement, 14 hommes et 13 femmes, devraient rapidement se dévoiler dans les prochaines semaines à travers leurs actions. Mais qu’en est-il de leurs convictions personnelles… et spirituelles ? Sont-ils "catho-friendly" ?

Bruno Le Maire

Ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique

BRUNO LE MAIRE

Reconduit à Bercy, Bruno Le Maire n’a jamais caché sa foi. Passé par le lycée parisien Saint-Louis-de-Gonzague, tenu par les jésuites, il a également fait partie des Petits Chanteurs de Chaillot et s’est à ce titre produit devant le pape Jean Paul II au parc des Princes en juin 1980 apprend-t-on dans le livre d’Olivier Biscaye, Bruno Le Maire, l’insoumis, paru en 2015. Mais s’il est catholique pratiquant, il n’en a pas pour autant contesté, en 2012, le mariage pour les couples de même sexe. « Quand on me dit qu’à Science Po, on fait un Hijab Day, je suis totalement opposé à cela, expliquait-il à La Vie à quelques mois de la présidentielle de 2017 alors qu’il était candidat à la primaires des Républicains. « Mais de la même façon, quand dans les manifestations contre le Mariage pour Tous, je vois revenir un catholicisme politique et que l’on me dit que l’Église peut prendre des positions politiques, moi le catholique, dont toute la famille est catholique, je dis non. Je sais bien que cela crée de l’incompréhension, mais je tiens à cette ligne-là. Si cela aboutit à me faire traiter de laïcard, tant pis. […] Mais dès que la religion tombe dans la politique, quelle que soit la religion, cela me pose une vraie difficulté. »

2Gérald Darmanin

Ministre de l’Intérieur et des Cultes

Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Cultes.

Gérald Darmanin, qui a dirigé la délégation française à Rome pour la canonisation de Charles de Foucauld le 15 mai dernier, a lui aussi été renouvelé place Beauvau. Au début de l’année 2022, Alors que plusieurs églises ont été profanées et vandalisées, il s’était rendu sur place n’hésitant pas à qualifier ces actes d’ "inacceptables" et annonçant une enveloppe de 4 millions d’euros pour permettre aux cultes de s’équiper. Catholique, il avait déclaré en 2020 lors de son discours de passation : "En République, la liberté de conscience et de croyance doivent être ardemment défendues, mais jamais la foi ne doit être au-dessus de la loi". Durant sa carrière politique, il n’a pas hésité à financer, avec sa réserve parlementaire, la restauration d’un retable, s’est fermement opposé au « mariage pour tous » ainsi qu’aux fameux "ABCD de l’égalité" qui proposaient d’enseigner la théorie du genre à l’école. Mais ses prises de parole lors des débats autour du projet de loi sur les séparatismes en a échaudé plus d’un. "Nous ne pouvons plus discuter avec des gens qui refusent d’écrire sur un papier que la loi de la République est supérieure à la loi de Dieu", avait-il assuré au micro de France Inter au premier jour des débats, le 1er février 2021.

3Éric Dupont-Moretti

Garde des Sceaux

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Éric Dupond-Moretti.

Ténor du barreau de Paris, Éric Dupont-Moretti a également été reconduit au poste de ministre de la Justice. La position qu’il a défendu sur la PMA pour toutes et la filiation lors des débats sur la loi de bioéthique ainsi que sa décision de faciliter le changement de nom de famille ont fait de nombreux sceptiques. Mais c’est le même homme qui s’est discrètement rendu à la basilique de Lisieux  Quelle spiritualité se cache derrière l’orateur ? Fils d’émigré italien, Éric Dupond-Moretti a été élevé dans la religion catholique. De sa scolarité au lycée catholique Notre-Dame de Valenciennes (Nord), il en garde un souvenir détestable. Au point de rejeter totalement la religion. « Un bon ami m’a… comment dire… un peu ramené dans le troupeau », confiait-il néanmoins à La Croix en 2017. Et de reconnaître être ému par certains passages de la Bible. « Que deux criminels aient côtoyé le Christ ou qu’une prostituée lui ait lavé les pieds, ça a de la gueule ! Enfin, moi, ça me touche. » Séduit par la personnalité du pape François, il explique se définir aujourd’hui « comme catholique non pratiquant ».

4 Amélie de Montchalin

Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires

Amélie de Montchalin.

Députée de l’Essonne en 2017 avant de devenir secrétaire d’État aux Affaires européennes, Amélie de Montchalin vient d’être nommée ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Mère de trois jeunes enfants dont des jumeaux, Amélie de Montchalin est une catholique pratiquante, qui défend "une laïcité de liberté". Elle a rejoint, "au début de sa vie étudiante", "la grande famille jésuite", comme elle le racontait dans un discours en 2017 en Belgique. Elle expliquait dans ce même discours comment elle a rejoint l’équipe d’Emmanuel Macron : « J'ai répondu à un appel en janvier – pas de l'Ange Gabriel, mais d'un certain Emmanuel. Ce qui m’attend dans ma nouvelle vie de députée est encore mystérieux, transformant (...) Comme quand les pères Jésuites sont envoyés en 'mission' loin et différemment de leurs attentes. C’est imprévisible, exigeant mais essentiel à votre mission de service de l’Église et du Monde. »

5Gabriel Attal

Ministre du Budget

Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, et Jean Castex, Premier ministre.

Nommé porte-parole du gouvernement en 2020, Gabriel Attal hérite désormais du Budget. Mais quel est son rapport à la religion ? Revenant dans un entretien accordé à Gala en août 2021 sur les attaques antisémites dont il avait fait l’objet, il avait indiqué : "J’ai droit à tout, y compris l’homophobie. Sans oublier l’antisémitisme. Mon père m’avait dit : “Même si tu n’es pas juif (ma mère est orthodoxe), tu te sentiras juif pendant toute ta vie en raison de ton nom”". Plus récemment, interrogé en octobre 2021 sur les propos de Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, sur le secret de la confession, il avait assuré : "Il n’y a rien de plus fort que les lois de la République dans notre pays, ça tient en une phrase, et c’est très clair". Concernant l’euthanasie, un autre sujet particulièrement présent lors de la campagne présidentielle, il avait confirmé que la piste d’une convention citoyenne sur l’euthanasie était ouverte afin de "donner la parole aux Français".

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