Le Livre d’Amos nous apprend en effet qu’Amos était un éleveur de troupeaux au temps des rois Ozias et de Jéroboam II, « deux ans avant le tremblement de terre » précise la Bible, probablement celui daté vers - 760 av. J.-C. Amos n’est pas un prophète dit « officiel », mais cela ne l’empêche pas de se considérer très tôt comme porteur de la parole de Dieu et d’un certain nombre d’oracles à l’encontre de la corruption et du paganisme qui gangrenaient la société de cette époque…
Des prophéties menaçantes
Le chapitre 1 du Livre d’Amos débute ainsi par une série de mises en garde à l’encontre d’Hazaël, d’Ashdod, de Tyr, d’Edom et bien d’autres lieux bibliques qui auront à souffrir des pires maux venant de Dieu ; déportations, dévastations, incendies et autres désastres s’abattront sur celles et ceux qui n’auront pas suivi les voies du Seigneur, selon les prophéties menaçantes d’Amos (Am 2,4-5) :
À cause de trois crimes de Juda, et même de quatre, je l’ai décidé sans retour ! Parce qu’ils ont rejeté la Loi du Seigneur, et n’ont pas gardé ses décrets, parce que leurs idoles les ont égarés, celles que leurs pères avaient suivies, j’enverrai un feu en Juda, et il dévorera les palais de Jérusalem.
Suit alors une série d’imprécations toutes plus terribles les unes que les autres dénonçant les iniquités d’Israël. Il faut avouer que la liste des récriminations divines données au Livre d’Amos laisse une petite idée de la corruption qui régnait alors : vendre un juste pour de l’argent ou un malheureux pour une paire de sandales, "le fils et le père vont vers la même fille" ou encore boire le vin de ceux qu’ils ont frappés d’amendes dans la maison de Dieu, etc.
Ingratitude face aux bienfaits
Parallèlement, le livre d’Amos rappelle en contrepoint tous les bienfaits accordés à son peuple : sortie de la servitude en Égypte, traversée du désert et aide divine de la manne et de l’eau, pays de l’Amorite offert à Israël, souligne encore l’oracle. Mais, malgré les avertissements des prophètes, rien n’y fit, ils ne furent pas écoutés ; aussi, la prophétie d’Amos est-elle sans appel (Am 2, 13) :
Eh bien, moi, maintenant, je vous écraserai sur place, comme un char plein de gerbes écrase tout sur son passage.
Associant à ses menaces sans ménagement un style littéraire manifeste, le livre d’Amos vient souligner une fois de plus l’infidélité du peuple d’Israël à son Dieu.
Les visions d’Amos
Le Livre d’Amos évoque en cinq visions les châtiments qu’aura à subir le peuple infidèle : dévastation du pays par les sauterelles (catastrophe que l’on retrouve également à l’encontre de l’Égypte lors des dix plaies), mais aussi le feu, la corbeille des fruits mûrs, le fil à plomb, et enfin, annonce Amos, un cataclysme final (Am 9,1) : "Frappe les chapiteaux, et que tremblent les seuils ! Brise tous ceux qui sont en tête, et les suivants, je les tuerai par l’épée ; pas un d’entre eux ne pourra s’enfuir, pas un d’entre eux ne pourra s’échapper."
Face à un tel désastre reste-t-il un espoir selon le prophète ? Oui, et le Livre d’Amos l’annonce en précisant qu’après la punition divine viendra le temps où le Seigneur relèvera « la hutte de David » et ses habitants pourront alors de nouveau planter leurs semis, récolter, fouler le raisin et en boire le vin…
