La Bible fait référence pour la première fois au prophète Jonas en l’associant au règne de Jéroboam II, roi de Juda pendant quarante et un ans. Le deuxième Livre des Rois (2 Rs 14,25) précise que ce monarque "fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur", une précision importante pour mieux comprendre l’action à venir de Jonas. Son nom signifiant "colombe", il sera en effet l’émissaire de la volonté divine alors que le paganisme régnait encore au sein d’Israël…
Dans le ventre de la " baleine "
Pour connaître l’action de ce prophète, il faut se reporter au Livre qui porte son nom – Livre de Jonas – de l’Ancien Testament. Ce dernier nous offre en effet quelques informations biographiques notamment que Jonas était fils d’Amittaï et qu’il fut chargé d’une annonce prophétique de la plus grande importance par Dieu : "Lève-toi, va à Ninive, la grande ville païenne, et proclame que sa méchanceté est montée jusqu’à moi" (Jon 1,2). Le prophète se trouve ainsi dépositaire d’une bien lourde mission, si lourde même… qu’il s’en détourne promptement et s’enfuit aussitôt en direction de la lointaine Tarsis (probablement l’actuelle Espagne) !
Dans ma détresse, je crie vers le Seigneur, et lui me répond.
C’est alors que survint la sanction divine qui allait s’abattre sur notre pauvre prophète. Alors même qu’il avait pris un navire à Jaffa en direction de Tarsis, une violente tempête provoquée par Dieu menaça l’embarcation et tout son équipage. "Les matelots prirent peur ; ils crièrent chacun vers son dieu et, pour s’alléger, lancèrent la cargaison à la mer. Or, Jonas était descendu dans la cale du navire, il s’était couché et dormait d’un sommeil mystérieux" (Jon 1,5). Rapidement, les marins apprennent de Jonas qu’il fuit le Seigneur et que la tempête résulte de sa fuite. Jonas est alors jeté par les marins à la mer qui s’apaise de sitôt et Jonas d’être avalé par "un grand poisson", ce que la tradition a désigné comme étant une baleine…
Prière de Jonas
Dans les entrailles de cette baleine, notre prophète implore le Seigneur en une touchante prière dont voici les premières phrases poétiques : "Dans ma détresse, je crie vers le Seigneur, et lui me répond ; du ventre des enfers j’appelle : tu écoutes ma voix. Tu m’as jeté au plus profond du cœur des mers, et le flot m’a cerné ; tes ondes et tes vagues ensemble ont passé sur moi" (Jon 2,3-10). C’est alors que Dieu ordonna au grand poisson de rejeter Jonas après un séjour dans ses entrailles durant trois jours et trois nuits, chiffre symbolique lors de la mise au tombeau du Christ…
Cette génération est une génération mauvaise : elle cherche un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que le signe de Jonas.
Jonas regagna la terre ferme bien résolu, maintenant, à porter la prophétie à la ville de Ninive : "Encore quarante jours, et Ninive sera détruite !" (Jon 3,4) et se repentira de ses péchés face à l’imminence de la destruction… Mais, Dieu décida de renoncer à son châtiment. Jésus lui-même bien des siècles plus tard évoquera le "signe de Jonas" en faisant référence aux habitants de Ninive : "Cette génération est une génération mauvaise : elle cherche un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que le signe de Jonas. Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l’homme pour cette génération" (Lc 11, 29-30).
Les Évangélistes retiendront en effet les paroles du Christ faisant référence à Jonas comme un avertissement laissé à ses contemporains, mais aussi à toutes les générations futures, de suivre les chemins du Seigneur…