Alors que l’actualité sportive bat son plein, plusieurs sujets extra-sportifs viennent s’inviter dans les informations générales et donnent une exposition médiatique inattendue aux sportifs. On a vu ainsi plusieurs footballeurs de l’équipe de France s’inviter dans la campagne des élections législatives, en prenant position contre le Rassemblement national, notamment Marcus Thuram, s’alignant ainsi sur le positionnement bien connu de son père Lilian. D’autres lui ont emboîté le pas, alors que le président de la Fédération française de football avait appelé à la neutralité.
Qu’ont-ils dans la tête ?
C’est un vrai dilemme pour les sportifs que de prendre position dans les débats de société. Qu’en auront pensé les millions d’électeurs de ce parti vilipendé, supporters des Bleus ? Nous avons si peu de sujets de concorde nationale, et le sport en fait partie, qu’il serait préférable de les sanctuariser et éviter tout risque de récupération ou de nouvelle fracture. Le sport est au-dessus de tout cela et il doit être le temple de la fraternité, au-delà de toutes les oppositions.
Puis c’est le rugby qui s’invite dans les faits divers avec une vidéo à caractère raciste d’un joueur du XV de France passablement aviné. C’est ensuite une affaire de viol ou sont impliqués deux internationaux français en tournée en Argentine. À ce stade, il est évidemment difficile de démêler le faux du vrai et l’enquête a l’air très complexe. Mais on peut s’interroger sur ce que ces garçons ont dans la tête en se comportant comme de petits (ou de grands) voyous alors qu’ils représentent notre pays au bout du monde. Ils ont à peine 20 ans, et leur comportement déplorable vient profondément affecter l’image du rugby, qui se vante à tort et à travers de la force de ses valeurs.
L’objet de récupération facile
À Marseille, la polémique enfle à propos d’un joueur sur le point d’être recruté par l’OM, Mason Greenwood, impliqué par le passé dans des affaires de violences conjugales, finalement classées, mais qui donne une image très négative de son profil. Le maire de Marseille a pris position pour s’opposer vertement à son arrivée sur la Canebière, et le club de football se retrouve dans un profond embarras.
Ces trois faits qui n’ont rien à voir les uns avec les autres, illustrent néanmoins l’impact médiatique que le sport a pris dans notre société. Ces champions restent des hommes comme les autres, avec les mêmes vicissitudes, les mêmes questions, et leur incroyable notoriété les projettent sur le devant de la scène. Ils sont facilement l’objet de récupération, d’exploitation, de condamnation, et les politiques notamment se servent facilement de cette caisse de résonance.
Exemplarité et maturité
Peut-être encore plus que par le passé, les champions doivent non seulement se concentrer sur l’excellence de la performance sportive, mais faire preuve aussi d’une exemplarité sans équivoque, et d’une grande maturité face aux questions de société. Le champion est devenu une sorte de « saint laïque », surveillé 24h sur 24, mais aussi doté d’un pouvoir d’influence considérable. Pour finir sur une note plus positive, saluons ainsi le footballeur Olivier Giroud qui a joué son dernier match sous les couleurs de l’équipe de France lors de l’Euro en Allemagne. Ses témoignages sur sa foi chrétienne et le rôle que le Christ joue dans sa vie sont une magnifique lumière dont les fruits sont et seront très nombreux.
