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Nouvelle-Calédonie : prière pour la paix et la réconciliation

NOUMEA-NOUVELLE-CALEDONIE-AFP

Nouméa (Nouvelle-Calédonie), 21 mai 2024.

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Agnès Pinard Legry - publié le 23/05/24
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Alors qu’Emmanuel Macron a entamé ce jeudi 23 mai en la plus délicate de sa visite dans l'archipel par une nouvelle salve de rencontres avec des responsables politiques locaux pour tenter de renouer le "dialogue" après plus d'une semaine d'émeutes, voici une prière proposée par les Églises chrétiennes en Nouvelle-Calédonie pour la paix et la réconciliation.

Toutes les composantes des partis indépendantistes de la Nouvelle-Calédonie sont venues ce jeudi 23 mai à la rencontre organisée par Emmanuel Macron pour tenter d’amorcer un retour au "dialogue" et à la "sécurité". Si la vague de violences a commencé à refluer et la circulation s'est améliorée sur les axes routiers secondaires, de nombreux barrages demeurent et le réapprovisionnement des commerces reste très difficile, en particulier dans les quartiers Nord de Nouméa. 

Au total, six personnes sont mortes sur l’archipel français depuis le début des violences lundi 13 mai. "Après les heures dramatiques que vient de traverser notre pays depuis mai, les désastres innommables, incalculables qui se sont déroulés et se déroulent encore sous nos yeux, avec ces vies enlevées, les chrétiens que nous sommes ne peuvent rester les muets spectateurs inactifs de la tourmente cyclonique qui nous frappe en ce moment", a déclaré Mgr Michel-Marie Calvet, archevêque de Nouméa depuis 1981, à l'occasion de la Pentecôte. "Il nous faut apporter notre pierre pour donner une chance à la paix." Et l'archevêque de reprendre : "Posons un signe fort pour dire NON à la violence qui n’engendrera qu’un surcroit de violence, de malheur et de larmes. Lançons un vigoureux appel à l’arrêt des violences. Exigeons de nos élus une obligation de résultats pour un avenir partagé de paix et de concorde, de fraternité perdue et retrouvée. Puisons dans la prière à l’Esprit saint la force de croire en la puissance de l’amour pour briser celles de la violence et de la haine pour que vivent enfin et pour toujours la fraternité, la concorde et la paix sur cette terre où nous vivons tous."

Dans ce contexte de crise et de violence, les Églises chrétiennes en Nouvelle-Calédonie ont proposé une prière pour la paix et la réconciliation :

Apikaoua. Seigneur, nous voici réunis, tes fils de confessions protestantes et catholique, pasteurs et diacres de nos Eglises respectives, pour demander la force de ton aide dans la situation dramatique que vit notre pays.
Nous avons manqué de foi, manqué à nos devoirs de chrétien en privilégiant les rapports de force au lieu de l’écoute, de la justice, de la paix.
Nous te demandons de nous donner ton pardon pour nous rendre libres de nous regarder à nouveau comme des frères et sœurs, sous ton regard de Père.
Ton évangile, cette bonne nouvelle de l’amour que ton Fils, Jésus est venu implanter sur cette terre : Nous ne l’avons pas mis en œuvre.
Nous désirons d’un grand désir que cette force qu’il représente nous atteigne de nouveau et devienne le guide de tous nos comportements, de tous nos rapports, de tous nos échanges.
Ton Fils, Jésus a quitté ce monde en nous disant : « Je vous laisse ma Paix, je vous donne ma Paix.
Que cette paix qu’il nous a remise devienne effective sur cette terre où nous vivons aujourd’hui.
Nous nous devions d’être des artisans de paix.
Nous avions pris l’engagement de bâtir un avenir de paix et de fraternité, de vivre ensemble en harmonie.
Seigneur, nous avons failli.
Nous n’avons pas voulu la paix.
Nous avons cherché à gagner, à imposer aux autres nos manières de comprendre et de voir.
Nous avons ainsi généré tant d’incompréhensions, tant d’injustices, tant de douleurs, tant de peines, tant de larmes.
Conscients de l’immense violence qui a marqué cette sombre semaine de mai 2024, nous ne voulons plus jamais persister dans cette voie du rejet.
Donne-nous l’envie et le courage de faire mutuellement les pas nécessaires les uns envers les autres comme surent le faire nos frères Jean-Marie et Jacques qui, aujourd’hui, sont dans ta maison.
Que leur courage nous soit un exemple pour ensemble être capables de nous tendre à nouveau la main, à nous serrer cette main marquant la paix que nous voulons sceller sous ton regard.
Nous te demandons par Jésus-Christ ton fils Notre Seigneur.
Amen

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