Le blanc de leur tenue de fête contraste avec le brun foncé de leur cheveux. Ils ont les mains jointes comme les enfants des images pieuses et la mine sérieuse, concentrés sur le mystère qu'ils sont en train de vivre dans la plus grande solennité. Le 5 avril 2024, ces 238 enfants irakiens ont fait leur première communion en la cathédrale syriaque-catholique de l'Immaculée Conception (Al-Tahira), à Qaraqosh.
Qaraqosh la ressuscitée
Considérablement endommagée par l’État islamique qui l’a utilisée comme centre d’instruction et de maniement des armes de 2014 à 2016, l'emblématique cathédrale Al-Tahira de Qaraqosh, principale ville chrétienne de la plaine de Ninive, est désormais totalement reconstruite. Le pape François s'y est arrêté lors de son voyage apostolique en Irak, du 5 au 8 mars 2022, une première pour ce pays martyrisé par la guerre et l'islamisme où les chrétiens ont payé le prix du sang. "Notre rencontre montre que le terrorisme et la mort n’ont jamais le dernier mot. La fraternité est plus forte que le fratricide", avait lancé le Pape aux Irakiens au milieu des décombres de Mossoul.
La visite du Pape avait insufflé une véritable espérance pour la communauté chrétienne d’Irak, qui tente de maintenir tant bien que mal sa présence au Moyen-Orient. Alors même que l’Irak abritait près de deux millions de chrétiens il y a 20 ans, leur nombre est aujourd’hui estimé à environ 400.000. Des chiffres qui, s’ils ne sont confirmés par aucune statistique exacte, font craindre une extinction totale de la communauté chrétienne d’Irak, pourtant présente sur cette terre depuis près de 2.000 ans.