Dans l’avion qui le ramenait à Rome, le pape François a rappelé sa ferme opposition à l’euthanasie, alors qu’un projet de loi sur le sujet doit être présenté d’ici peu par le gouvernement français. À Marseille, il avait déjà pris la parole sur cette question épineuse, sans s’exprimer directement sur le projet de loi. La référence semblait pourtant évidente : au Palais du Pharo, devant le président Emmanuel Macron, il avait déploré avec amertume « les gémissements des personnes âgées isolées qui, au lieu d’être valorisées, sont parquées dans la perspective faussement digne d’une mort douce ».

Quelques heures plus tard, lors de la messe au Vélodrome, il s’était attristé du « nombre de personnes âgées abandonnées » que produisent les sociétés occidentales. À bord de l’avion, le pape argentin a répondu à une question posée par un journaliste sur la nouvelle législation que souhaite présenter le gouvernement. Il a en premier lieu déclaré ne pas en avoir parlé lors de sa rencontre à huis clos avec le président Macron - contrairement à des sources Élyséennes qui expliquent que les deux hommes en ont parlé brièvement. Mais le pape a affirmé avoir « clairement » exposé son point de vue au président français en octobre 2022, lors de leur dernière rencontre au Vatican. « Avec la vie on ne joue pas, ni au début ni à la fin », dit-il lui avoir alors déclaré.
Sur la question de la fin de vie, le pontife a déploré les « colonisations idéologiques qui ruinent la vie humaine », et plaidé pour une utilisation plus systématique des soins palliatifs. « Aujourd’hui, on ‘cancel’ la vie des grands-parents » parce qu’ils « sont vieux, qu’ils ne servent pas », s’est-il aussi scandalisé. Pour mettre en garde le gouvernement français, le pontife a fait référence une nouvelle fois à la dystopie futuriste de Robert Hugh Benson, Le Maître de la terre. Le roman anglais, a-t-il assuré, fait « voir comment les choses seront à la fin », après la mise en place de l’euthanasie et d’autres politiques qui portent atteinte à la vie.