Autrefois appelĂ© "extrĂȘme-onction", câest le concile Vatican II qui a redĂ©fini le sacrement des malades. Aujourd'hui, lâĂglise considĂšre quâil sâagit lĂ dâun sacrement de vie, pour accompagner ceux qui souffrent, plus que le "dernier" des sacrements, longtemps associĂ© Ă la mort. "LâOnction des malades nâest pas seulement le sacrement de ceux qui se trouvent Ă toute extrĂ©mitĂ©", prĂ©cise ainsi le CatĂ©chisme de lâĂglise catholique (CEC §1514). Câest la rĂ©forme liturgique de 1972 qui a fait Ă©voluer lâonction en un sacrement dâaccompagnement, en rĂ©ponse Ă cette consigne reçue de saint Jacques dans son Ă©pĂźtre : "Lâun de vous est malade ? Quâil appelle les Anciens en fonction dans lâĂglise : ils prieront sur lui aprĂšs lui avoir fait une onction dâhuile au nom du Seigneur. Cette priĂšre inspirĂ©e par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relĂšvera et, sâil a commis des pĂ©chĂ©s, il recevra le pardon" (Jc 5, 14-15). Le rituel de lâonction des malades, promulguĂ© par Paul VI le 30 novembre 1972, modifie ainsi la formule sacramentelle du Concile de Trente, qui a donnĂ© au sacrement son nom dâextrĂȘme-onction, modifiant son appellation prĂ©cĂ©dente : les premiers chrĂ©tiens la nommaient en effet dĂ©jĂ "onction des malades" ou "sacrement des mourants". La nature du sacrement, elle, nâa pas Ă©voluĂ© : le Concile de Trente dĂ©clarait dĂ©jĂ que lâextrĂȘme-onction "sâadministre comme un vĂ©ritable remĂšde" ("Des sacrements", §II), sans ĂȘtre rĂ©servĂ© "au moment oĂč tout espoir de guĂ©rison est perdu".
Le sacrement des malades : une aide particuliĂšre dans lâĂ©preuve
Ainsi, nous dit lâĂglise, "le sacrement des malades a pour but de donner une aide spĂ©ciale au chrĂ©tien confrontĂ© aux difficultĂ©s dâune maladie grave ou de la vieillesse". Toutefois, tout baptisĂ© peut recevoir plusieurs fois ce sacrement, Ă chaque fois quâil est atteint dâune grave maladie, quâelle soit psychique ou physique.
Et puisque les sacrements sont les actes qui rendent visible une rĂ©alitĂ© invisible, comme le sacrement de la rĂ©conciliation signifie le pardon des pĂ©chĂ©s, le sacrement des malades est ce qui manifeste la prĂ©sence de Dieu aux cĂŽtĂ©s de celui qui souffre dans lâĂ©preuve, quâil sâagisse de la maladie ou de la vieillesse. "Le moment opportun pour recevoir le sacrement est arrivĂ© lorsque le fidĂšle commence Ă ĂȘtre en danger de mort par suite dâaffaiblissement physique ou de vieillesse", prĂ©cise toutefois le Concile.
Une grùce de réconfort, de paix et de courage
"On appelle sacramentaux les signes sacrĂ©s instituĂ©s par lâĂglise dont le but est de prĂ©parer les hommes Ă recevoir le fruit des sacrements et de sanctifier les diffĂ©rentes circonstances de la vie" (CEC §1677). La cĂ©lĂ©bration de ce sacrement sâappuie sur lâusage des sacramentaux : lâimposition des mains et lâonction par lâhuile, consacrĂ©e par lâĂ©vĂȘque lors de la messe chrismale. Celle-ci pĂ©nĂštre la peau pour rĂ©pandre sa bonne odeur et fortifier le corps. "Par cette onction sainte, que le Seigneur en sa grande bontĂ© vous rĂ©conforte par la grĂące de lâEsprit saint", proclame alors le cĂ©lĂ©brant en enduisant le front et les paumes du malade. Ces gestes rappellent ceux que JĂ©sus Lui-mĂȘme a enseignĂ©s Ă ses disciples, lorsquâIl lave les yeux de lâaveugle, redresse le boiteux ou guĂ©rit le malade. En rĂ©pĂ©tant les gestes du Christ, le prĂȘtre, par le Seigneur qui lâa consacrĂ©, rend visible la grĂące de rĂ©confort, de paix et de courage Ă celui qui souffre pour le soutenir face aux tentations de dĂ©couragement et dans lâangoisse de la mort.