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Sacrement des malades ou extrĂȘme-onction : quelle diffĂ©rence ?

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Onction des malades (Ă©glise SaintJacques, Sallanches).

Morgane Afif - publié le 24/04/23
"On ne dit plus ‘‘extrĂȘme-onction’’ mais ‘‘sacrement des malades’’", entend-on souvent dans nos paroisses. Ces deux expressions dĂ©signent-elles pourtant une seule et mĂȘme rĂ©alitĂ© ?

Autrefois appelĂ© "extrĂȘme-onction", c’est le concile Vatican II qui a redĂ©fini le sacrement des malades. Aujourd'hui, l’Église considĂšre qu’il s’agit lĂ  d’un sacrement de vie, pour accompagner ceux qui souffrent, plus que le "dernier" des sacrements, longtemps associĂ© Ă  la mort. "L’Onction des malades n’est pas seulement le sacrement de ceux qui se trouvent Ă  toute extrĂ©mitĂ©", prĂ©cise ainsi le CatĂ©chisme de l’Église catholique (CEC §1514). C’est la rĂ©forme liturgique de 1972 qui a fait Ă©voluer l’onction en un sacrement d’accompagnement, en rĂ©ponse Ă  cette consigne reçue de saint Jacques dans son Ă©pĂźtre : "L’un de vous est malade ? Qu’il appelle les Anciens en fonction dans l’Église : ils prieront sur lui aprĂšs lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur. Cette priĂšre inspirĂ©e par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relĂšvera et, s’il a commis des pĂ©chĂ©s, il recevra le pardon" (Jc 5, 14-15). Le rituel de l’onction des malades, promulguĂ© par Paul VI le 30 novembre 1972, modifie ainsi la formule sacramentelle du Concile de Trente, qui a donnĂ© au sacrement son nom d’extrĂȘme-onction, modifiant son appellation prĂ©cĂ©dente : les premiers chrĂ©tiens la nommaient en effet dĂ©jĂ  "onction des malades" ou "sacrement des mourants". La nature du sacrement, elle, n’a pas Ă©voluĂ© : le Concile de Trente dĂ©clarait dĂ©jĂ  que l’extrĂȘme-onction "s’administre comme un vĂ©ritable remĂšde" ("Des sacrements", §II), sans ĂȘtre rĂ©servĂ© "au moment oĂč tout espoir de guĂ©rison est perdu". 

Le sacrement des malades : une aide particuliĂšre dans l’épreuve

Ainsi, nous dit l’Église, "le sacrement des malades a pour but de donner une aide spĂ©ciale au chrĂ©tien confrontĂ© aux difficultĂ©s d’une maladie grave ou de la vieillesse". Toutefois, tout baptisĂ© peut recevoir plusieurs fois ce sacrement, Ă  chaque fois qu’il est atteint d’une grave maladie, qu’elle soit psychique ou physique.

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Huile bénite de l'onction des malades.

Et puisque les sacrements sont les actes qui rendent visible une rĂ©alitĂ© invisible, comme le sacrement de la rĂ©conciliation signifie le pardon des pĂ©chĂ©s, le sacrement des malades est ce qui manifeste la prĂ©sence de Dieu aux cĂŽtĂ©s de celui qui souffre dans l’épreuve, qu’il s’agisse de la maladie ou de la vieillesse. "Le moment opportun pour recevoir le sacrement est arrivĂ© lorsque le fidĂšle commence Ă  ĂȘtre en danger de mort par suite d’affaiblissement physique ou de vieillesse", prĂ©cise toutefois le Concile.

Une grùce de réconfort, de paix et de courage

"On appelle sacramentaux les signes sacrĂ©s instituĂ©s par l’Église dont le but est de prĂ©parer les hommes Ă  recevoir le fruit des sacrements et de sanctifier les diffĂ©rentes circonstances de la vie" (CEC §1677). La cĂ©lĂ©bration de ce sacrement s’appuie sur l’usage des sacramentaux : l’imposition des mains et l’onction par l’huile, consacrĂ©e par l’évĂȘque lors de la messe chrismale. Celle-ci pĂ©nĂštre la peau pour rĂ©pandre sa bonne odeur et fortifier le corps. "Par cette onction sainte, que le Seigneur en sa grande bontĂ© vous rĂ©conforte par la grĂące de l’Esprit saint", proclame alors le cĂ©lĂ©brant en enduisant le front et les paumes du malade. Ces gestes rappellent ceux que JĂ©sus Lui-mĂȘme a enseignĂ©s Ă  ses disciples, lorsqu’Il lave les yeux de l’aveugle, redresse le boiteux ou guĂ©rit le malade. En rĂ©pĂ©tant les gestes du Christ, le prĂȘtre, par le Seigneur qui l’a consacrĂ©, rend visible la grĂące de rĂ©confort, de paix et de courage Ă  celui qui souffre pour le soutenir face aux tentations de dĂ©couragement et dans l’angoisse de la mort

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