Méconnu et confondu avec l’extrême-onction, le sacrement des malades, tel qu’il a été redéfini par le Concile Vatican II, est un sacrement de vie, de pardon, d’espérance, qui octroie au chrétien la force de supporter l’épreuve de la maladie ou de la vieillesse, et l’assure de l’indéfectible présence du Christ à ses côtés.
Le sacrement des malades n’est pas réservé aux mourants
L’extrême-onction, depuis le XIIe, était administrée aux mourants pour le salut de leur âme. Mais en 1972, la réforme liturgique initiée par le concile Vatican II, fait de l’onction des malades un sacrement ayant pour but d’apporter, par la grâce de l’Esprit Saint, une force, une énergie, un soutien, à tout chrétien confronté à une maladie grave ou aux faiblesses du grand âge.
Gustave, 81 ans, atteint d’un lymphome, va recevoir le sacrement des malades. Il attend de ce sacrement qu’« il l’aide à accepter son nouveau statut : celui de malade, et que le Seigneur l’accompagne et le soutienne dans cette nouvelle étape de sa vie. »
Le sacrement des malades, source de paix
« Venez à moi vous qui peinez sous le poids du fardeau et je vous soulagerai », dit Jésus (Mt 11, 28). C’est exactement ce que le Christ nous propose par le sacrement des malades : remettre sa souffrance à Dieu et en ressentir un réconfort, un repos, et une paix intérieure.
Marie-Christine, 64 ans, a reçu le sacrement des malades en 2010, alors qu’elle avait une leucémie. Avec un recul difficile à imaginer par des personnes bien portantes, elle confie : « En se préparant à recevoir le sacrement des malades, on réalise qu’on est mortel, on est confronté à sa propre fin, mais ce n’est pas grave ! Car on a fait la paix avec l’idée de la mort, on sait que Dieu est présent de manière permanente, et on est en présence des gens qui sont déjà partis, on vit dans une sorte de plénitude au-delà du temps. »
Un sacrement qui rejaillit sur les proches du malade
Paix avec soi-même, paix avec Dieu, mais également paix avec ses proches. Le sacrement des malades se vit en communauté, lors d’une messe, d’un pèlerinage, ou de manière plus intime dans une chapelle, à la maison ou à l’hôpital. C’est l’occasion de réunir ses proches, et de vivre, grâce à la prière commune, un moment privilégié. Marie-Christine raconte : « Au-delà du sacrement, cela a été un moment très fort de partage avec tous les gens qui nous entouraient, et notamment avec un de mes fils, plus tellement croyant aujourd’hui, mais qui s’est totalement impliqué dans ma démarche. »
Sonia, 50 ans, affirme que depuis sa maladie et l’onction qu’elle a reçue deux fois, la prière tient une place beaucoup plus importante dans sa vie : « Je prie pour ma guérison, bien sûr, mais aussi pour mes proches, qui sont mis à rude épreuve, pour leur donner la force et le courage d’avancer. »
Signe de miséricorde divine, l’onction pardonne tous les péchés
La célébration du sacrement consiste en l’imposition des mains, qui appelle la descente de l’Esprit Saint, suivie de l’onction faite sur le front et les paumes des mains du malade avec l’huile bénie lors de la messe chrismale. A ce moment-là, le prêtre dit :
« Par cette onction sainte, que le Seigneur en sa grande bonté vous réconforte par la grâce de l’Esprit Saint. Ainsi, vous ayant libéré de tous péchés, qu’il vous sauve et vous relève.»
Ainsi, l’onction pardonne les péchés, signe de la miséricorde de Dieu et de Sa tendresse particulière envers les personnes qui souffrent. C’était déjà le cas dans les premières communautés chrétiennes : on trouve dans l’épître de saint Jacques les phrases suivantes :
« Si l’un de vous est malade, qu’il fasse appeler les anciens de la communauté qui prieront pour lui en pratiquant une onction d’huile au nom du Seigneur. Leurs prières, inspirées par la foi, sauveront le malade, le Seigneur le relèvera, et s’il a commis des péchés, ils lui seront pardonnés. » (Jc 5, 14-15).
Une union très forte avec le Christ souffrant
Le sacrement des malades permet de vivre une communion très intense avec Dieu, puisque Lui aussi a souffert sur la Croix. Monseigneur Olivier Leborgne, évêque d’Arras, explique en quoi « ce sacrement sauvera le malade : il lui donnera la communion avec le Christ, au cœur même de son épreuve, et le Christ viendra la vivre avec lui. Et si elle paraît ne pas changer, il pourra sans doute la vivre autrement, avec une énergie, une puissance nouvelle ».
Autre don immense, qui peut être transmis par le sacrement des malades : être capable, à l’image du Christ, de transfigurer sa souffrance. Le père François Potez, curé de Notre Dame du Travail, à Paris, dit : « En union avec le Christ et à son image, dans une plus grande paix, portée aussi par les siens qui seront présents si possible au moment de la célébration, la personne malade trouvera dans ce sacrement une possibilité de transfigurer sa souffrance par l’amour. »