Des nouvelles rassurantes sur le sort de l'évêque Rolando Alvarez ont été données par Mgr Brenes, archevêque de Managua, ce dimanche 13 novembre. Le prélat nicaraguayen "est en bonne santé, spirituellement il va bien" et l’Église "garde l'espoir" de parvenir à une solution, a déclaré à l'AFP Mgr Brenes. "Il considère qu'il s'agit d'un moment dans son parcours et qu'il saura tirer les leçons de cette expérience", poursuit l’archevêque.
Mgr Rolando Alvarez, évêque de Matagalpa au Nicaragua, avait été arrêté vers 3 heures du matin par la police de son pays mi-août, alors qu’il était déjà assigné à résidence avec douze prêtres et laïcs, tous empêchés de sortir de l'évêché. Il avait ensuite été placé en résidence surveillée directement après cette arrestation musclée. Le gouvernement du président Daniel Ortega accuse Mgr Alvarez, âgé de 55 ans et à la tête du diocèse depuis 2011, de chercher à "déstabiliser" le pays.
Une dégradation constante des relations
Les rapports entre le gouvernement de Daniel Ortega, au pouvoir depuis 2007, et le Vatican, connaissent de fortes tensions. La répression exercée sur les catholiques, et plus largement sur toute tentative d’opposition, connaît une intensification inédite depuis quelques années. L’Église catholique est considérée par le pouvoir comme le soutien majeur des opposants politiques au régime Ortega, notamment depuis l’année 2018 après les représailles sanglantes contre les manifestants qui réclamaient la démission aussi bien du président que de son épouse, la vice-présidente Rosario Murillo. Ils avaient trouvé refuge dans les églises.
Depuis, les catholiques subissent un véritable enfer, au rythme des persécutions qui s’accélèrent. Outre les expulsions de congrégations ou de membres du clergé et les détentions arbitraires, les radios catholiques sont de plus en plus entravées dans la poursuite de leur travail. 8 stations ont dû fermer de force début août. Les processions catholiques sont quant à elles progressivement interdites.