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Incendies en Gironde : un élan de solidarité inédit

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Claire Guigou - publié le 20/07/22
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Sur le bassin d’Arcachon comme à Landiras, en Gironde, une pluie d’initiatives a vu le jour pour venir en aide aux populations évacuées comme aux pompiers. De manière spontanée, un réseau d’entraide se tisse.

Pour son premier jour de stage à la mairie d'Arcachon en ce mardi 20 juillet, Thomas n'imaginait pas un tel scénario. En effet, on lui a confié la délicate mission de recueillir le nom des personnes volontaires pour accueillir les vacanciers ou locaux évacués en urgence près de la Teste de Buch. Et on peut dire que les propositions fusent. "Mon téléphone sonne toutes les cinq minutes", raconte-t-il. En une journée, le jeune homme a répertorié près de 130 potentielles familles d’accueil. Des propositions émanant du bassin d’Arcachon mais aussi de Bordeaux ou encore du Médoc. "Il y un formidable élan de générosité, c'est incroyable", résume-t-il.

Il faut dire que rien qu’à la Teste De Buch, où le feu a atteint le littoral, entre 7.000 et 8.000 personnes ont dû être évacuées. De nombreux vacanciers en provenance de Cazeaux ou des campings du Pyla engloutis par flammes, n’ont pas eu d’autres choix que se réfugier au Parc des expositions de la ville, transformé en centre d'hébergement. Là, ils ont pu être accueillis par des bénévoles de la mairie ou de la Croix rouge. Grâce aux messages de communication officiels des différentes mairies du Sud Bassin, plusieurs collectes ont pu être réalisées en un temps record.

Au-delà des appels aux dons officiels, c’est aussi sur Internet que de multiples initiatives ont fleuri. En moins de cinq jours, un groupe Facebook répertoriant les besoins et propositions en lien avec les incendies du Sud Gironde (Feu Landiras/Guillos/Balizac/Louchats/Hostens et alentours) a rassemblé près de 23.000 personnes. Sur ce fil, on peut trouver pêle-mêle des solutions d’hébergement, la mise à disposition de moyens de locomotion pour évacuer des animaux, des messages de soutien ou encore des messages d’appels à l’aide. Si certains riverains profitent de ce lieu pour partager leurs peurs, d'autres messages font état de la générosité et de l'ingéniosité de nombreux bénévoles, institutionnels comme particuliers. Pour soulager les pompiers, des agriculteurs et des entreprises de BTP sont ainsi nombreux à avoir mis leurs citernes à disposition pour acheminer de l’eau.

D’une manière générale, la collecte de biens de première nécessité au profit des pompiers, sur le pont nuit et jour, a pris de l'ampleur grâce aux milliers de messages relayés sur les réseaux sociaux. Sur le Bassin comme à Landiras, les habitants se relaient pour organiser des points de ravitaillement.

En plus de biens essentiels, les soldats du feu reçoivent de nombreux messages d’encouragements via les réseaux sociaux ainsi que des cadeaux plus originaux comme des dessins d’enfants.

Du côté de l’Église, plusieurs paroisses et lieux spirituels ont d’ores et déjà proposé des solutions d’hébergement à l’image du sanctuaire Notre-Dame de Verdelais qui a accueilli un premier couple hier soir. La communication autour des hébergements reste toutefois compliquée. "Nous nous tenons prêts à recevoir du monde", fait savoir Inès Rouy, maîtresse de maison à Verdelais. "Mais je dois dire que pour le moment, nous ne croulons pas sous les demandes. Sans doute que les informations circulent mal. Quand je vois que certaines personnes ont dormi dans des gymnases, j’ai envie de leur dire de venir ici ! Surtout dans ce lieu où l’on prie la Vierge consolatrice des affligés. Venez !".

Basé à Langon et chargé de plus de 40 paroisses, le père Thomas tente quant à lui de faire son possible pour participer à l'élan de générosité dont il est témoin. "À côté des pompiers qui font leur travail, j’essaie avec d’autres prêtres de faire mon travail de spécialiste. Nous prions le Seigneur. Tout à l’heure, je suis allé à côté des barrages routiers pour asperger la forêt d’eau bénite et demander au Seigneur de protéger les secours". Le jeune curé a également fait savoir aux nombreux politiques occupés à gérer les forces de l’ordre et les pompiers qu’ils pouvaient compter sur ses prières. "Cela les a touchés", assure-t-il. Il a enfin pris l’initiative d’organiser une première veillée de prière complètement improvisée ce 19 juillet au soir à Langon.

D’autres initiatives spirituelles pourraient suivre côté Bassin. 

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