Un mois après l’assassinat du père Pepe Lupe, survenu le 16 mai dernier au nord-ouest du Mexique, deux autres prêtres ont été tués lundi 20 juin dans ce pays miné par la violence. Il s’agit des jésuites Javier Campos et Joaquín Mora, assassinés à Cerocahui, dans la région de Tarahumara, au nord du Mexique. Ils tentaient de défendre un homme, poursuivi par une personne armée, qui cherchait refuge à l'intérieur de l'église. Cela porte à sept le nombre de prêtres tués au Mexique depuis le début de l’année.
"Avec une profonde tristesse et indignation, je vous informe que dans l'après-midi du 20 juin, à Cerocahui, Tarahumara, les pères Javier Campos sj et Joaquín Mora sj, ont été assassinés", écrit le père Luis Gerardo Moro Madrid sj, supérieur provincial de la Compagnie de Jésus au Mexique, dans un message dans lequel il explique que les deux religieux ont été tués "dans le contexte de violence que connaît ce pays".
Le père Campos était supérieur de la communauté locale depuis 2012, ainsi que vicaire épiscopal de ce diocèse chargé de la pastorale auprès des populations indigènes. Le père Mora était vicaire coopérateur de la paroisse auprès des populations indigènes et métisses.
"En ce moment, nous négocions avec les autorités fédérales et de l’État pour la sécurité de nos frères jésuites" restés sur place – au nombre de trois – "et de l’équipe pastorale de la paroisse", ajoute le provincial. Arturo Sosa, supérieur général de la Compagnie de Jésus depuis 2016, s’est quant à lui dit "choqué" par cette nouvelle. "Mes pensées et mes prières vont aux jésuites du Mexique et aux familles de ces hommes. Nous devons mettre fin à la violence dans notre monde et à tant de souffrances inutiles", a-t-il souligné.
30 prêtres assassinés en dix ans
Le pays est considéré comme particulièrement dangereux pour les prêtres. "La liberté de culte au Mexique est minée et gravement menacée par le crime organisé", affirmait en 2018 le père Sergio Omar, directeur du portail de nouvelles catholiques CCM, dans un entretien diffusé par l’Aide à l’Église en détresse (AED).
La conférence épiscopale du Mexique a également condamné la "tragédie" en réclamant "une enquête rapide", ainsi que plus de sécurité pour les religieux du pays. Selon l'ONG Centro Católico Multimedial, une trentaine de prêtres ont été assassinés cette dernière décennie au Mexique.