À Coalcomán, au Mexique, de l'autre côté d'une route coupée par les cartels, le père Jorge Luis Martínez Chávez se tient à genoux. Le curé de la paroisse mexicaine Santiago Apostel, dans le sud-ouest du pays, a organisé un temps d'adoration du Saint-Sacrement, samedi 16 août.
Face à l'insécurité galopante et à l'isolement de ses paroissiens, le prêtre s'est tourné vers la prière. Il a également adressé un message de détresse aux autorités. "La population vit dans l'incertitude à cause de la violence, des voitures sont incendiées, les routes bloquées, et de toute part des exécutions sommaires sont perpétrées", a-t-il lancé dans une lettre ouverte mercredi 11 août. " L'ironie du sort est qu'il y a une base militaire avec des centaines de soldats qui “attendent des ordres” tandis qu'ils [les gangs] continuent de nous détruire."
En effet, dans l'état mexicain du Michoacan, les cartels contrôlent une partie des routes et font régner la terreur. Les population se retrouvent prises en étau et la stratégie sécuritaire des autorités semble inefficace. Début juillet, à Aguillila, une municipalité voisine de Coalcomán, les leaders du puissant cartel Jalisco Nouvelle Génération paradaient ainsi à visage découvert. Le père Jorge Luis Martínez Chávez espère voir les autorités intervenir dans sa ville de Coalcomán. "On nous a volé la paix. À l'aide, nous ne voulons pas subir le même sort qu'Aguillila", a-t-il écrit pour conclure sa lettre.