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La Bible et ses symboles : le vent divin, la force invisible

christ dans la tempête

Le Christ sur le lac de Génésareth, huile sur toile, 1854, Eugène Delacroix.

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Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 23/11/21
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La Bible abonde de références au vent. Le terme se trouve employé plus d’une centaine de fois dans l’Ancien et le Nouveau Testament. Cet élément naturel omniprésent dans la vie de tous les jours tisse progressivement tout un réseau de symboles riches de sens.

Le psaume 103 intime aux vents une mission importante, celle d’être les messagers divins : « Tu prends les vents pour messagers, pour serviteurs, les flammes des éclairs ». Cet élément de la vie terrestre transporte ainsi le Verbe et le fait connaître aux hommes, symbole à la fois de son immatérialité et de sa force. À l’image de Dieu invisible, le vent demeure insaisissable :

Mais, porteur de vie avec les pluies qu’il véhicule, il peut être également symbole de destruction et de désolation lors des tempêtes qui manifestent sa force. La Bible se sert abondamment de ces symboles afin de souligner la richesse de la puissance divine au service de l’homme lorsqu’il suit fidèlement son chemin ou pour le punir lorsqu’il s’en écarte ainsi que le souligne Ben Sirac le Sage :

« Certains vents ont été créés pour punir et, dans leur fureur, ils multiplient leurs ravages. Au temps de la destruction, ils déversent leur violence et assouvissent la fureur de Celui qui les a faits ». (Si 39, 28)

Symbole de fragilité

Cependant, la Bible use également du symbole du vent afin de souligner la fragilité de la vie de l’homme « tel un souffle qui passe ». C’est alors l’évanescence et la brièveté de sa vie qui se trouvent au cœur de ces nombreuses références au vent biblique et que souligneront par la suite les philosophes stoïciens :

La Bible par le recours à l’image du vent met ainsi en garde l’homme de la fragilité et du terme de sa vie, et du risque dès lors qu’il prend à ne pas donner sens à celle-ci :

Vent d’orgueil

Enfin, soulignons que le vent peut également être dans le récit biblique synonyme d’orgueil et de mensonge. Son caractère instable et ses multiples revirements témoignent alors de ce symbole négatif comme le relève le prophète Osée :

« Éphraïm se repaît de vent et poursuit le vent d’est ; tout le jour, il multiplie mensonge et ruine : il conclut une alliance avec Assour, il porte de l’huile à l’Égypte ». (Os 12, 2)

Orgueil et mensonge deviennent, ici, synonymes du vent qui trompe et qui ruine, le peuple de Dieu s’éloigne alors de la vérité pour l’illusion des biens terrestres. Dès lors, comment ne pas retenir l’avertissement de saint Paul aux Corinthiens si criant d’actualité dans notre vie de tous les jours :

« Vous de même, si votre langue ne produit pas un message intelligible, comment reconnaître ce qui est dit ? Vous serez de ceux qui parlent pour le vent »…

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