separateurCreated with Sketch.

Ce pape qui a arrêté Attila aux portes de Rome

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Aliénor Goudet - publié le 09/11/21 - mis à jour le 03/07/24
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Été 452, l’armée des Huns qui sème la terreur en Asie et en Europe depuis plusieurs décennies est aux portes de Rome. Le 8 juillet, afin de les convaincre d’épargner la ville, le pape Léon Ier (390-461) va à la rencontre de leur chef Attila (395-453) pour négocier.

Nous sommes à l'été 452. Il est environ midi quand le pape Léon Ier arrive sur le champ Ambulée, près de Mantoue accompagné par des personnages illustres de Rome : notables, préfets, secrétaires... Il y a même quelques diacres. Dix légionnaires les escortent, mais ils ne portent pas d’armes. Tous sont vêtus dignement. Léon a demandé à ce que personne ne soit armé. C’est lui qui marche en tête, portant l'étendard pontifical et un crucifix. Quelques glaives ne feront pas de différence si Attila décide de ne pas les laisser rentrer à Rome. 

- Seigneur, murmure le pape. Inspire mon cœur et mon esprit. Et que Ta volonté soit faite. 

Les Huns ne peuvent que s’étonner face à ces envoyés vêtus de blanc et sans armes. Leur dignité ne manque pas de frapper Attila lui-même. On les conduit sous une tente sous laquelle on leur offre un somptueux repas. C’est au tour des romains d’être étonné de cet accueil digne d’un roi. Surtout venant de ceux qu’ils considèrent comme des barbares sans foi ni loi. Le roi des Huns, habillé à la romaine, fait face aux émissaires avec ses généraux. Une tension silencieuse s’installe sous la tente. Un ange passe.  

- Nous avons de la chance, dit enfin Léon. Dieu nous accorde un temps favorable.

- Certes, répond Attila. Mais l’orage ne saurait tarder avec cette chaleur.  

Cet échange de banalités brise la glace. Autour de la table de la paix, l'entrevue prend un tour plus serein. Léon parle de la beauté des régions italiennes et des contrées de l’Asie mineure qu’il connait bien. Attila écoute attentivement le pape, subjugué par son éloquence. Après une longue après-midi d’échange sur les beauté de l’Asie, les deux partis se séparent.

Une discussion mystérieuse

Comme convenu, Léon revient deux jours plus tard. Cette fois, Attila souhaite s’entretenir seul avec lui. Les deux hommes discutent longuement, et les compagnons du pape prient, craignant pour l’avenir de la ville éternelle. Que se disent-ils ? Nul ne le sait. Mais Attila quitte Rome le 8 juillet.

Le roi des Huns s’est peut-être rendu compte de son âge avancé. Craint-il de ne pas pouvoir mourir dans ses terres natales ? Peut-être que l’épidémie qui se répand dans son armée l’effraie. Les superstitions ne manquent pas chez les Huns. Attila s’est-il rappelé Alaric, mort peu de temps après le pillage de Rome en 410 ? Léon est un homme sage et avisé. Il n’est pas impossible qu’il ait mené le roi des Huns à cette réflexion. Quoi qu’il en soit, Attila préfère repartir victorieux avec un butin conséquent. Rome est épargnée. De retour à la ville éternelle, le pape s’empresse de célébrer une messe d'action de grâce. 

Saint Léon le Grand rend l’âme en en 461. Benoît XIV le proclame docteur de l’Église en 1754. Outre sa grande influence politique, Léon a passé sa vie à défendre les deux natures du Christ. L'Église catholique le fête le 10 novembre.

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)
Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !