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“Je me suis sentie sous l’action de l’Esprit saint”: la religieuse birmane à genoux raconte

MYANMAR
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I.Media - publié le 14/05/21
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La religieuse birmane Ann Rose Na Tawng raconte dans un livre ce qui l’a poussée à se mettre à genoux devant l’armée à deux reprises, en février et en mars 2021.

"Je n’ai rien préparé. J'étais en train de travailler et j’ai entendu les militaires s’approcher de la foule en insurrection. J’ai seulement voulu les défendre", témoigne sœur Ann Rose Na Tawng, au cours d'une vidéo-conférence organisée au Vatican pour présenter son livre intitulé Uccidete me, non la gente (Tuez-moi, mais pas les gens, en italien).

"Je me suis mise à genoux pour que les jeunes puissent se sauver de ce péril". La photo de cette religieuse agenouillée face à des soldats les mains jointes a fait le tour du monde. "On ne veut tuer personne, mais seulement leur faire peur, nous devons seulement suivre les ordres, ont crié les militaires", se souvient-elle.

Sœur Rose affirme avoir compris le risque que cela représentait mais assure n’avoir pas pensé un instant à sa propre vie : "J’ai crié : “tuez moi, pas les gens”". "Je n’ai pas d’explication, déclare-t-elle, la nuit d’après, j’y ai repensé et j’étais étonnée d’être encore en vie." La Birmane affirme s’être "sentie sous l’action de l’Esprit saint" : "Dieu s’est servi de moi pour sauver le peuple. La prière est fondamentale pour ma vie, j’y ai tiré ma force pour aider le peuple et me comporter ainsi".

Depuis, elle ne sort plus de son couvent que pour se rendre à l’hôpital attenant où elle travaille. Sœur Rose pense que sa vie est encore menacée. "La police vient régulièrement contrôler mes papiers, prendre des photos, me poser des questions", dit-elle.

La religieuse a profité d’avoir la parole pour remercier le pape François pour sa disponibilité au service de la communauté birmane de Rome. Le pontife célébrera en effet une messe à la basilique Saint-Pierre en leur honneur le 16 mai prochain. "Je suis très fière", a-t-elle lancé. "Si j’ai l’occasion de lui parler, je lui demanderai de solliciter les chefs d’États du monde afin de les sensibiliser à la situation dramatique dans le pays, alors que les violences se poursuivent. "Le pape François est une figure mondiale et ses paroles valent de l’or. S’il parle, toutes les nations nous regarderont".

Aujourd’hui les jeunes continuent les protestations de toutes les manières possibles, raconte-t-elle, tandis que la répression se poursuit au même rythme. Les policiers en civil, continuent de tirer sur la foule et d’arrêter des manifestants. Selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), depuis le coup d’état du 1er février il y a 3 mois, 3.000 personnes ont été arrêtées et 800 autres sont morts.

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