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Sienne, 1362. Une journée dans la vie de sainte Catherine

Sainte Catherine de Sienne recevant les stigmates

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Aliénor Goudet - publié le 28/04/21 - mis à jour le 27/04/23
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En plus d’être une grande mystique, Catherine de Sienne (1347-1380) trouvait aussi sa place dans le monde des hommes en se mettant à leur service. Plongée dans une journée presque comme les autres de cette grande docteur de l’Église.

Sienne, 1362. Il fait bien frais en cette matinée d’automne. Il faut dire que le soleil n’est pas encore levé. Mais déjà, les pauvres sortent de leurs abris de fortune pour la rencontrer. On l'appelle la mentellata à cause de son manteau noir de tertiaire dominicaine. La plupart des femmes de cet ordre sont des veuves qui veulent consacrer le reste de leur vie au service d’autrui. Catherine, elle, n’a que 15 ans et elle est toujours la première levée.

Alors qu’elle se rend à l’hôpital de la Scala, on l’appelle de tous côtés. On lui demande du pain par-ci, une bénédiction par-là. Catherine s’arrête à chaque appel pour offrir un peu de nourriture, ou simplement un sourire. Quant à ceux qui n’osent s’approcher, c’est elle qui vient à eux.

- Bonjour, que puis-je faire pour vous ? leur dit-elle. 

Servante des hommes

Lorsqu'elle arrive enfin à l’hôpital, pas question de s’asseoir pour souffler. Catherine se rend directement auprès des lépreux. Sans aucune hésitation, elle leur sourit, les embrasse et les lave. Un vieux souvenir la fait sourire. Elle se souvient du dégoût qu’elle ressentait petite à la vue de ces malheureux déformés. Alors pour s’en débarrasser, elle se forçait à les embrasser. À présent, elle ne peut se tenir loin d’eux. 

Parce qu’elle mange peu et ne dort pratiquement pas, elle a plus de temps à consacrer aux autres. Mais elle voudrait donner tellement plus. Pourquoi y a-t-il si peu d’heures en une seule journée alors qu’il y a tant à faire ? Si seulement elle pouvait avoir le don de bilocation. 

Catherine ne rentre qu’une fois le soleil couché. Et comme dans la matinée, elle s’arrête auprès de ceux qui l'appellent. Mais même de retour au couvent, la journée de Catherine n’est pas terminée. La jeune dominicaine se rend dans sa chambre pour prier. 

Catherine se met à genoux et entre dans une autre cellule. Celle qu’elle appelle sa "cellule intérieure". Dans ce petit espace secret de son âme n’existent qu’elle et son bien-aimé. Il est là, toujours. Et Il a tant de choses à lui dire. 

Grande mystique en mission

Ces moments sont les plus précieux de la vie de Catherine. Elle resterait volontiers pour toujours dans les flammes d’amour du Christ. "Je suis de feu," dira-t-elle à son confesseur, Raymond de Capoue. Mais elle sait que c’est en servant autrui qu’elle sert le mieux son époux du ciel. Depuis qu’Il lui est apparu, elle va toujours là où Il l’envoie. Que ce soit visiter les condamnés à mort ou laver les plaies des lépreux. 

Lorsqu’elle parle de Dieu, certains la croient folle. Mais de nombreux consacrés viennent l’écouter parler. Elle leur conte la tristesse de Jésus face à la division de l’Église. Ainsi, de nombreux disciples la rejoignent lorsqu’elle se rend à Avignon en 1376 pour supplier le pape Grégoire XI de retourner à Rome.

La cour d’Avignon ne peut être que bouche bée face aux paroles inspirées de la jeune femme. Personne ne peut se moquer lorsqu’elle réclame une nouvelle croisade afin d’unifier les chrétiens. Mais malgré ses nombreuses missions auprès des hommes, Catherine retourne toujours dans la cellule intérieure pour recevoir les grâces des mains propres de Jésus. Les plus grandes seront les stigmates reçues en l’an 1378. 

Catherine s’éteint le 29 avril 1380 à Rome, respectée par de nombreux souverains d’Europe. Elle est canonisée en 1461 par Pie II et déclarée docteur de l’Église en 1970 par Paul VI. Sainte Catherine de Sienne et saint François d’Assise sont les seuls saints dont l’Église a officiellement reconnue les stigmates.

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