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Sur la route des vacances, l’appel de nos églises à évangéliser

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Jean-Étienne Rime - publié le 09/08/24
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La beauté intérieure des églises et leurs trésors laissent rarement indifférent, observe notre chroniqueur Jean-Étienne Rime. Un vitrail, une statue ou un chapiteau peuvent créer des liens entre visiteurs avertis et touristes curieux : avec notre concours, l’art sacré peut créer du dialogue et poursuivre son œuvre d’évangélisation.

Cet été, certains sont sportifs, d’autres se contentent de la plage et d’autres encore visitent les merveilles de notre pays avec un appétit culturel évident et beaucoup se partagent entre ces différentes activités. Pour eux, la France offre des lieux d’exploration quasi infinis et les sites, monuments, œuvres d’art issus de notre patrimoine chrétien forment un tout essentiel, inévitable pour les laïques militants, indispensable pour les amateurs d’histoire et d’art. En cette période de vacances alors que du temps se libère, l’art sacré nous parle ainsi que sa raison d’être : l’appel à évangéliser.

L’art religieux nous appelle

Que seraient les paysages d’Europe sans l’art sacré ? Églises, cathédrales ou simples chapelle, dans la moindre commune (ou paroisse) l’on trouve une pietà, une conversion de saint Paul ou une Sainte Famille réalisée par un artiste célèbre ou anonyme. Ouvrons la porte d’un musée et si les thèmes sont variés, l’on ne manquera pas une œuvre religieuse de Rubens, de Courbet — qui pourtant n’était pas très religieux — ou de Matisse. Ces tableaux ou sculptures ont été commandés par des princes de sang ou d’Église, des fidèles de toutes conditions pour honorer des lieux de vie et de prière en les marquant de leur foi avec une œuvre qui dépasse le temps humain.

Aujourd’hui, l’art sacré reste une valeur sûre, achetée à prix d’or dans les maisons de ventes aux enchères et l’on peut même s’étonner de l’engouement du Louvre d’Abu Dhabi pour une représentation du Christ. Plus actuel que jamais, l’art religieux nous nous appelle à poursuivre la démarche de cette foule infinie de mécènes et de créateurs au service du Créateur.

La guide bénévole et l’étudiant

Entrons dans une église. Il faut écouter les visiteurs qui posent des questions qui peuvent sembler étonnantes : qui est cette dame qui tient un enfant dans ses bras ? pourquoi celui-ci tient des clés ? pourquoi un aigle, un taureau, un agneau dans une église ? Évidence pour un croyant, perplexité pour les autres qui ne comprennent pas ce drôle de langage utilisé pour s’adresser à un soi-disant être spirituel, au-dessus des hommes !

Les vitraux, les peintures murales et fresques, les tableaux servaient de catéchisme visuel pour beaucoup n’ayant pas accès à la lecture. Ils peuvent jouer un rôle analogue à notre époque à l’exemple de ce jeune étudiant venu passé un concours à Lyon. Ayant du temps avant de prendre son train, il part visiter Notre-Dame de Fourvière. Une jeune fille bénévole lui propose un commentaire, ce qu’il accepte. Elle avait été formée à l’histoire architecturale mais ne savait rien du sens des mosaïques et vitraux. L’étudiant qui avait passé de longues années au catéchisme, élevé dans une famille à la pratique religieuse régulière, se fit guide à son tour : il expliqua le rapport de Marie à l’Église et la relation de Marie à la France qui compose une partie de la voûte. L’histoire ne dit pas si le cœur de la bénévole fut touché par ces paroles mais la relation humaine, la discussion a certainement été plus efficace que les dépliants ou les affiches posées au bas de la nef. Ces documents sont utiles sans être suffisants pour le visiteur pressé ou non averti. Les efforts pédagogiques qui se généralisent : bornes audiovisuelles, applications, expositions… ne remplaceront pas le contact direct et l’accueil personnalisé dans une église.

L'église Notre-Dame des Victoires, à Paris.

Évangéliser en posant des questions

Dans ce monde matérialiste et froid, évangéliser est une joie, celle du partage et du sourire. Le contact direct avec le visiteur ou le touriste peut être une réponse charitable à son attente. S’il vient visiter, c’est pour comprendre, être ému, touché par la beauté des lieux et se poser des questions sur ses ancêtres qui ont consacré du temps, de l’énergie, du savoir-faire et leur vie parfois pour construire une cathédrale ou une simple chapelle. Nous voyons parfois le bon « catho » courroucé demandant vertement au visiteur ignorant d’enlever sa casquette vissée sur son crâne et il est vrai que l’on n’entrerait pas dans une synagogue sans une kippa ou chaussé dans une mosquée, mais ce n’est pas là l’essentiel. 

« Voulez-vous savoir pourquoi cette chapelle est consacrée à sainte Thérèse, avez-vous vu l’Annonciation dans ce vitrail, savez-vous pourquoi on représente un chapeau au-dessus de ce fauteuil de présidence ? » Poser des questions permet d’éveiller la curiosité et créer un dialogue entre celui qui ignore et l’autre qui connaît et explique, instruit et évangélise sans même s’en rendre compte. C’est bien là le plus important. En se quittant, le touriste gardera un bon souvenir, sera plus en éveil, se posera des questions ; il aura apprécié l’ouverture et la gentillesse de son interlocuteur occasionnel.

Donner du sens

La pastorale du tourisme existe et réalise un accueil important dans certaines églises. Ses bénévoles passent une heure ou deux à expliquer, commenter et pourquoi pas proposer de prier un instant avec l’inconnu, avec la famille en vacances, avec l’étranger qui ne sait pas qu’il doit dévisser son éternelle casquette mais qui est heureux de comprendre pourquoi on le lui demande ! Donnons du sens, c’est évangéliser.

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