"Mon curé prend des vacances, il est un peu gonflé, quelles messes aurons-nous en ce mois d’août ? Et puis, il n’est tout de même pas salarié, il a du temps, il peut organiser sa journée comme il veut, se reposer dans l’année et ce n’est pas tous les jours Noël, Carême ou Pâques !" Ces réflexions, on peut les entendre. Avant de se poser la question du pourquoi mon curé prend des vacances, regardons sa tâche quotidienne.
Pas d’horaires
Pas de planning fixe, il passe d’une séance de catéchisme à des visites de malades, il court afin d’être à l’heure pour rencontrer les scouts ou les étudiants dont il est aumônier, puis c’est l’heure de sa messe et il enchaîne avec une réunion de CEP (conseil économique paroissial). Le lendemain, programme différent mais tout aussi chargé. Pas de continuité dans la mission : écouter puis prêcher, encadrer, former, animer, gérer, entretenir des relations avec les autorités, communiquer, que de savoir-faire différents pour un seul homme qui a été plus formé à la théologie et la doctrine qu’au relations humaines et à la gestion ! Pas d’horaires et un téléphone qui sonne même le lundi, jour de repos, des SMS et des emails constants…
Dans cet emploi du temps des plus aléatoire et avec des questions inattendues, il faut aussi le temps de prier, de se recueillir sans quoi le prêtre ne serait qu’un fonctionnaire de sa religion. Il lui faut se ressourcer, constamment prier, prier pour tenir, pour écouter la voix du Christ, vivre cet échange indispensable avec Dieu et transmettre la parole vivante.
Chacun son besoin de vacances
Alors, vacances méritées ? Oui, et indispensables aussi pour le repos du corps, de l’esprit et le ressourcement de l’âme mais pas de n’importe quelle façon. Chaque prêtre a sa façon de prendre ce temps libre : voyager, se retirer dans un monastère, faire du sport ou tout simplement passer du temps avec des amis. Nous, paroissiens, nous pouvons aider notre curé ou le vicaire à prendre des vacances tout d’abord en s’intéressant à son temps libre et en veillant à proposer, s’il le souhaite, de passer quelques jours dans une famille, en prêtant une maison ou une voiture, en participant au financement d’un voyage.
À chacun d’être à l’écoute, avec discrétion et amitié pour aider et accueillir s’il le faut.
Certains prêtres n’ont aucune difficulté à occuper leur temps libre, ils ont des passions : escalade ou voyages, d’autres sont trop seuls et n’ont pas de programme précis, pas de repère et de destination. D’autres encore ne prennent pas suffisamment de vacances ou les consacrent à encadrer des camps, célébrer des mariages, animer une session.
Discerner comment apporter son aide
À chacun d’être à l’écoute, avec discrétion et amitié pour aider et accueillir s’il le faut. Discerner est difficile, car on entre dans la vie privée du prêtre. Avec délicatesse et écoute on peut faire beaucoup et aider pour que notre ami curé passe de bonnes vacances et reprenne des forces physiques, mentales et spirituelles. Le rôle des laïcs et des amis et de les encourager à se reposer réellement, surtout pour les jeunes prêtres qui se donnent pleinement dans leur sacerdoce.
Discerner est plus facile si l’on connaît bien le prêtre, s’il est un ami. Cette dimension de l’amitié est importante. Le curé qui vient dîner en ami à l’improviste, qui partage la vie de famille, qui écoute et parle, qui se confie n’est pas seul dans l’année et ses amis pourront lui souhaiter de bonnes vacances en sachant que ce temps libre est bien organisé, utile et serein.
C’est aussi notre affaire
En ce mois d’août, en sachant que notre curé passe de bonnes vacances, coupons nos smartphones ou plutôt échangeons avec lui nos photos, celles de la détente et du partage ! Mon curé prend des vacances, c’est essentiel et formidable pour lui. C’est aussi notre affaire pour repartir avec lui vers une belle année de vie paroissiale unie, amicale et priante.