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Après les élections, lettre à une amie angoissée

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Jean-Étienne Rime - publié le 18/07/24
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Notre chroniqueur Jean-Étienne Rime s’adresse à une amie angoissée par le résultat des élections législatives. Que faire quand l’action efficace paraît hors de portée ? Témoigner demeure le devoir des chrétiens, la solution pour faire avancer, à leur mesure, la vaste mission de l’Église dans ce pays sans repère.

Chère A., au cours de cette belle soirée d’été au bords de la Méditerranée catalane, nous commentions l’actualité politique française et tu posais la question : "Pourrons-nous revenir en arrière ?" Non, nous ne reviendrons pas en arrière tant nous devons regarder devant, loin devant pour préparer le chemin de nos enfants et petits-enfants mais nous ne pouvons faire fi des conséquences des élections législatives qui traduisent une profonde fracturation du pays et ton inquiétude légitime. Plus que jamais, on est en droit de s’interroger sur l’effondrement de notre démographie et l’absence de vision sur les migrations, sur l’éducation et l’hôpital, sur notre pouvoir judiciaire et la sécurité des personnes et des biens défaillante. Nous constatons un flou sur nos finances, un vrai problème d’habitat, des capacités de défense intérieures et extérieures sous-dimensionnées. Constats angoissants en effet.

La première forme d’évangélisation est le témoignage.

Notre discussion ne s’est pas contentée de faire la liste des défis auquel notre pays doit faire face, tu as ouvert le débat sur le vrai sujet : que pouvons-nous faire, nous, simples Français actifs dans nos familles, dans une entreprise, dans une association et bien sûr dans l’Église ? Au moment des élections, beaucoup ont pris position pour appeler les chrétiens à discerner, aujourd’hui nous n’en sommes plus là, nous avons le devoir d’agir. Le contexte est réellement nouveau. Les maîtres ont disparu, plus de Dieu et plus de Marx, pour faire place à l’instant, à la consommation, à un matérialisme assumé qui guide les peuples avec ses idoles, ses "influenceurs", les people et stars éphémères en tous genres. Ils témoignent… Eh bien ! nous aussi, témoignons. Saint Jean Paul II disait : "L’homme contemporain croit plus les témoins que les maîtres, l’expérience que la doctrine, la vie et les faits que les théories" et il poursuivait : "La première forme d’évangélisation est le témoignage." (Redemptoris missio, 42). 

La réponse à ta question est ici : soyons des témoins actifs, dès maintenant. Ne tentons pas d’esquiver l’appel, avec des alibis que l’on croit en béton. Aucun chrétien digne de son baptême n’échappe au dur mais magnifique devoir d’évangéliser. Témoigner est aujourd’hui notre devoir, la solution pour faire avancer, à notre mesure, la vaste mission de l’Église dans ce pays sans repère.

Oser dire la joie de croire

Soyons concrets. Les jeunes qui sont sans berger, qui s’engage pour les épauler, les encadrer, éveiller leur foi et annoncer la Parole ? Les malades et les personnes âgées, qui va les visiter ? Les oubliés de l’éducation, qui va les alphabétiser, leur donner des perspectives ? Des missions, il y en a pour tous. Osons par exemple faire de nos églises qui accueillent des touristes en cet été des lieux de témoignage et d’évangélisation, osons nous engager dans une association, dans notre vie de travail dans notre vie de tous les jours, osons dire la joie de croire et nous ne serons modestement que des petites lumières, des bougies allumées. Et si ces lueurs sont presque imperceptibles seules, elles deviennent grande lumière quand elles sont réunies pour éclairer nos contemporains : "Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent, la vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice" (Ps 84, 11-14).

Le témoignage de la gratuité

En te suggérant d’oser et de témoigner, c’est à tous que je m’adresse en commençant par moi-même. Comme beaucoup, tu es déjà magnifiquement engagée. La joie du sourire, du réconfort, de la main tendue sera plus forte que ton angoisse car tu n’es pas seule. Et saint Jean Paul II te conforte : "Le témoignage évangélique auquel le monde est le plus sensible est celui de l’attention aux personnes et de la charité envers les pauvres, les petits et ceux qui souffrent. La gratuité de cette attitude et de ces actions, qui contrastent profondément avec l’égoïsme présent en l’homme, suscite des interrogations précises qui orientent vers Dieu et vers l’Évangile" (Redemptoris missio, 42). Partageons, chère A. l’audace de témoigner.

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