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Dans l’épreuve politique, visons toujours plus haut !

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Hubert de Boisredon - publié le 01/07/24
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La dissolution de l’Assemblée nationale bouleverse les équilibres politiques, générant des attentes, des peurs et des frustrations de part et d’autre. Pour le chef d’entreprise Hubert de Boisredon, auteur de "L’Esprit souffle, suis-le" (Mame), le risque est de perdre pied ou de croire que le salut du pays viendra d’un parti politique. L’espérance du chrétien est plus haut !

Les résultats du premier tour des élections législatives aiguisent les passions, les jeux politiciens, les angoisses et les peurs de certains, les espoirs pour d’autres. François Euvé, jésuite et rédacteur en chef de la revue Études, rappelait récemment dans une interview donnée au journal La Croix que s’il y a une "dimension spirituelle" dans l’élection, puisque l’on vote "en âme et conscience", il ne faut pas pour autant "dramatiser" le vote comme si le Royaume de Dieu en dépendait.

Discerner le plus important

Les catholiques sont en effet souvent déboussolés dans les orientations à suivre. Sachant qu’aucun parti n’est parfait et que tous présentent des contradictions, comment discerner ce qui est le plus important entre "l’option préférentielle pour les pauvres, l’accueil des exclus, la dignité pour tous, la bioéthique, la famille, l’identité chrétienne" ? On peut ajouter à cette liste le souci du bien commun, le souci de l’écologie et de l’avenir de notre Terre, le souci de la justice sociale et la lutte contre l’inégalité des richesses, l’ouverture aux autres au-delà de la recherche d’un entre-soi, le dialogue interreligieux comme condition d’une paix durable, la responsabilité d’une France promotrice des droits de l’homme (de la liberté, comme de l’égalité et de la fraternité), le souci de la protection du droit d’asile et de l’accueil des immigrés, le refus de l’antisémitisme, le respect de la vie depuis son commencement jusqu’à sa fin, l’accueil des personnes fragiles et handicapées, la protection et la construction d’une Europe humaniste et forte ancrée dans des valeurs chrétiennes et le développement d’une politique économique fondée sur l’emploi et la productivité, afin de maintenir notre modèle social… 

Chacun pourra trouver dans cette liste des raisons de voter d’un côté ou de l’autre, d’énumérer des arguments justifiant sa position, ou pire, de prononcer au nom de sa foi des anathèmes sur ceux qui penseraient différemment de soi. Certains chrétiens vont vouloir faire barrage à l’extrême-droite et à sa thèse de préférence nationale excluant des catégories de personnes selon leurs origines, tandis que d’autres vont chercher à bloquer les excès d’un programme d’une gauche radicalisée, et encore d’autres vont vouloir sanctionner le centre au nom d’une déception de la politique menée par le président de la République qui aurait trahi leurs espoirs. 

Sortir de nous-mêmes

Bien sûr, nous sommes invités à analyser les programmes et hiérarchiser les arguments, afin d’opérer un choix en âme et conscience. Ceci est essentiel. Mais essayons de voir plus loin. Si le résultat du choix du pays ne correspond pas à mon choix, vais-je être désespéré au point de perdre l’Espérance ? Quelle invitation Dieu m’adresse-t-il au cœur de cette situation politique ? À quoi suis-je invité comme disciple du Christ ?

La situation délicate du pays nous invite à sortir de nous-mêmes pour viser plus haut, plus loin et porter notre regard sur Lui, le Christ, comme unique Sauveur.

Ma conviction est que la situation délicate du pays nous invite à sortir de nous-mêmes pour viser plus haut, plus loin et porter notre regard sur Lui, le Christ, comme unique Sauveur. Seul Dieu sauve. Même si nous devons passer par l’épreuve, cette situation peut nous inviter à une plus grande sainteté. La bonne nouvelle ne réside pas dans l’avènement de telle ou telle tendance politique, mais dans la certitude que nous appartenons à Dieu quoiqu’il arrive et qu’il ne nous abandonnera pas. Relisons ces paroles de l’apôtre Paul dans sa lettre aux Romains (8, 37-39) : "Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ? Mais, en tout cela, nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur ". Quel est le but de notre vie ?

Dieu à la manœuvre

En ce sens, j’ai été touché par les lectures de la messe du dimanche 22 juin. Tout d’abord celle du livre de Job : "Le Seigneur s’adressa à Job du milieu de la tempête et dit : “Qui donc a retenu la mer avec des portes ?”", puis ensuite la deuxième lecture de Paul aux Corinthiens : "Le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux… Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né." Puis enfin, l’Évangile de Marc, dit de la "tempête apaisée". Les apôtres sont affolés : "Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : “Silence, tais-toi !” Le vent tomba, et il se fit un grand calme. Jésus leur dit : “Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ?”" Dieu vient clairement nous rappeler qu’il est à la manœuvre au-delà de nos errances. L’Esprit saint est bien vivant et agissant. Il souffle au-delà de notre perception humaine ou de nos constats d’échec. 

Dans ces temps troublés, ne sommes-nous pas invités à renouveler notre confiance en Dieu ? Osons "être dans le Christ" et y demeurer, afin de recevoir cette vie nouvelle qui vient de lui. Alors même la situation politique compliquée actuelle sera une opportunité de progresser vers l’unique but de notre vie, le seul qui vaille vraiment la peine, qui est de grandir dans la sainteté, c’est-à-dire dans une vie donnée par amour à Dieu et aux autres.

Demeurer dans l’Espérance

En terminant ces lignes, je souhaite saluer avec gratitude ceux qui ont eu la patience de me lire chaque semaine depuis octobre dernier. Comme je m’y suis engagé, je signe en effet aujourd’hui ma dernière tribune régulière, ce qui ne m’empêchera pas de commenter de temps à autres l’actualité à venir. En toutes situations, demandons à Dieu la grâce de demeurer dans l’Espérance !

Pratique

Hubert de Boisredon sera présent donne rendez-vous à ses lecteurs à la session des 25-35 ans de la Communauté de l’Emmanuel à Paray-le-Monial, au Festival Santos organisé par les Jeunes Pros de la Conférence des évêques de France à Montmartre (Paris) fin août-début septembre ou encore à la session Lead ("Leaders d’Espérance") en Belgique du 11 au 15 septembre.
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