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Après avoir songé à avorter, Ana a finalement choisi de donner la vie

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Urška Kolenc - publié le 25/06/24
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Etudiante à Ljubljana, en Slovénie, Ana Hrbljan a décidé de ne pas avorter après avoir découvert qu'elle était enceinte. Un témoignage édifiant qui prouve que même les chemins un peu plus sinueux que d’autres ont un but.

À l’âge de 24 ans, Ana tombe enceinte. Une grossesse qui n'était pas du tout prévue. "Le père et moi nous connaissions peu, et aucun de nous deux n'avait l'intention de poursuivre la relation", explique-t-elle. La nouvelle de sa grossesse a été un gros choc pour elle. "Je n'arrivais pas à comprendre ce qui se passait. Pendant environ deux mois, j'étais complètement distraite, c'était une période très difficile." Dès qu’elle apprend qu’elle est enceinte, elle en parle au père de l’enfant. "Il était favorable à l'avortement, il en a parlé à ses parents, qui l'ont soutenu dans sa décision."

"Moi aussi j'ai aussi songé à l'avortement", confie-t-elle. Ana se trouvait immature et absolument pas prête pour accueillir un enfant. "En tant qu'animatrice et formatrice, j'ai beaucoup travaillé avec des enfants et j'ai apprécié cela, mais j'ai toujours été consciente que je n'étais responsable d'eux que pendant un certain temps. Votre enfant devient votre responsabilité pour toujours. J'avais très peur de ça". Avant d’y être confrontée, il était évident que dans une telle situation, elle garderait l’enfant. "Mais quand on est dans cette situation, ce n'est pas si simple", souligne-t-elle. "L'avortement me semblait être une décision rationnelle pour moi, pour le père et pour l'enfant. En même temps, il me semblait que ce serait extrêmement difficile."

La décision de ne pas avorter

En se jouant tous les scénarios possibles, Ana a probablement pris la décision la plus courageuse de sa vie : porter et donner naissance à son enfant, seule. Dans son esprit, elle a laissé ouverte la possibilité de le faire adopter. "Si je n'avais pas eu autant de soutien, l'adoption semblait être une option plus réaliste." Elle a reçu beaucoup de soutien de sa famille, notamment de sa mère. "Elle m'a encouragée à prendre soin du bébé." Elle explique que l'opinion de son père comptait également beaucoup pour elle. Ses amis et collègues étaient également à ses côtés.

Ana Hrbljan

Quelques semaines avant la naissance, elle informe le père de l’enfant qu'elle a gardé le bébé et qu'il peut naître à tout moment, lui laissant la possibilité de la contacter s'il changeait d'avis. "Ma seule demande vis-à-vis de lui était qu’il reconnaisse officiellement sa paternité, même s'il ne voulait pas de contact avec l’enfant. Je me fondais sur ce que je pensais être le mieux pour l'enfant. Je voulais gérer la situation de manière calme, sans ressentiment. Je ne voulais pas lui mettre de pression sans quoi cela aurait pu affecter toute relation potentielle qu'il pourrait avoir un jour avec l'enfant."

La peur d'être jugée

Paroissienne active à Rakovnik tout au long de son lycée et de ses premières années à l'université, Ana s’est peu à peu éloignée des activités paroissiales avant l’épidémie de Covid-19. Il lui était extrêmement difficile de revenir pendant sa grossesse. "Avant, j'étais "une fille bien", un exemple pour les jeunes, j'essayais de leur transmettre des valeurs, puis je suis partie un moment, et je suis revenue enceinte ! J'étais terriblement gênée. Je n’ai pas partagé la nouvelle de ma grossesse avec qui que ce soit pendant une longue période", se souvient-elle. "J'avais peur de ce que les gens diraient, j’avais honte, même si les autres ne m'avaient peut-être pas vraiment jugée. En fait, j'ai toujours eu des réactions très positives. Une de mes amies m’a même encouragée en disant que je pourrais donner l'exemple en gardant un enfant dans une telle situation."

Naissance d’une petite fille

En juin 2022, Ana donne naissance à une fille, Paulina. L'accouchement s’est déroulé sans problème et rapidement. "Quand elle est née, je n'étais pas tellement submergée d'émotions. Mais elle a été très belle pour moi dès le début", dit-elle dans un sourire. Même si elle était seule dans la salle d'accouchement, elle avait à ses côtés un personnel médical attentionné.

Quelque temps après, le père de Paulina se manifeste pour faire partie de la vie de sa fille. "Cette relation a ensuite beaucoup progressé et aujourd'hui nous sommes en contact." Ana a bien vécu les premiers temps de sa maternité. Dès le début, Paulina était un bébé qui dormait bien. "Honnêtement, la première moitié de l'année n'a pas été si fatigante pour moi. Ma mère m’a beaucoup aidée." Elle admet qu’elle rencontre davantage de défis maintenant qu’elle est mère célibataire d’un enfant de deux ans. "Elle a du mal à s’endormir la nuit. C'est une petite fille très coquine et espiègle."

Ana et sa fille habitent la maison familiale de ses parents, où elle a aménagé un appartement séparé. "Nous avons notre propre endroit, et en même temps, ma mère à proximité. En ce qui concerne l'aspect matériel et financier, je n'ai pas eu de grandes craintes." Ana concilie maternité et études. Elle termine ses études en physiothérapie et adapte toutes ses obligations à sa maternité. Elle a un emploi du temps plutôt flexible et ses parents lui viennent régulièrement en aide.

"J'ai pris la bonne décision"

Bien sûr, elle se demande parfois à quoi ressemblerait sa vie aujourd'hui si la grossesse n'avait pas eu lieu, mais elle ne regrette rien. "Je ne regrette rien, j'ai pris la bonne décision. Si je n'étais pas devenue mère, je n'aurais pas autant progressé dans la vie qu'aujourd'hui. Je suis plus motivée pour étudier. Ma vie a basculé, mais certainement pas pour le pire."

Ana Hrbljan

Après ce qu’elle a vécu, sa foi personnelle a également changé. "J'ai déjà vu tant de fois comment la foi m'a aidée. Je sais que je n'ai pas fait certaines choses juste pour moi, mais que quelqu'un est intervenu. Dans cette situation, j'ai appris que je ne peux pas tout planifier et me préparer à l'avance. Maintenant, je vois que tout peut être résolu. Vous réalisez progressivement ce pour quoi il est bon de s'inquiéter aujourd'hui et ce qu'il faut laisser se dérouler au fur et à mesure."

Elle est réconfortée par la pensée que Dieu ne l’oubliera jamais, quoi qu’il arrive. "Dieu est comme un GPS quand vous quittez le chemin. Je crois que nous avons tous une destination, mais les chemins pour y arriver sont différents. Même si vous tournez dans la mauvaise direction, Dieu est toujours là pour vous et prêt à vous aider, quelle que soit la situation. C'est à chacun de décider."

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