Asa (911 à 870 av. Jésus-Christ) succéda à son père Abia et jouira d’un très long règne de plus de quarante années, alors que le royaume rival du Nord connaîtra, en revanche, au cours de la même période sept rois… Accédant au règne alors que Jéroboam était encore au pouvoir au nord, les premières décisions d’Asa seront de combattre l’idolâtrie de son peuple, mal endémique depuis les débuts de la royauté et qui avait valu au peuple la colère divine, luttant contre les idoles et infamies, ainsi que le rappelle le Premier livre des Rois (1 Rs 15,12-13) :
Il expulsa du pays les prostitués sacrés et supprima toutes les idoles immondes que ses pères avaient fabriquées. Et de plus, il destitua Maaka, sa grand-mère, du titre de reine mère, parce qu’elle avait fabriqué une Infamie pour la déesse Ashéra. Asa abattit cette Infamie et la brûla dans le ravin du Cédron .
Le polythéisme, on le voit dans ce texte, touchait même la famille royale, signe de son omniprésence en ces temps bibliques malgré les nombreuses tentatives du roi Asa de le faire disparaître. La piété du roi le poussa ainsi à rapporter dans le Temple les objets sacrés qui avaient été dispersés et à en augmenter encore le nombre avec de l’or, de l’argent et autres objets des plus précieux…
Des victoires amères
Cette piété valut au roi Asa de remporter de nombreuses batailles sur ses ennemis, toujours plus nombreux à convoiter le royaume de Juda, notamment les Éthiopiens et Libyens qu’il combattit avec succès grâce à l’appui divin. Mais vint un jour où Baasa, roi d’Israël régnant sur le royaume rival du nord, chercha à isoler son ennemi au sud, le royaume de Juda, afin de le soumettre à son pouvoir. Face à cette menace, Asa sollicita alors l’appui de Ben-Hadad, roi d’Aram à Damas pour qu’il rompe son alliance avec Ben-Hadad et le soutienne : "Ben-Hadad écouta le roi Asa", nous dit le récit biblique, précisant de suite (1 Rs 15,20) : "Il envoya les chefs de ses armées contre les villes d’Israël. Il frappa les villes de Yone, Dane, Abel-Beth-Maaka, toute la région de Kinnèreth, et même tout le pays de Nephtali." Cette contre-attaque porta ses fruits et provoqua ainsi le retrait de Baasa du royaume de Juda.
Pour n’avoir pas sollicité l’aide divine, mais celle d’un roi païen, le roi Asa s’était écarté de sa pieuse conduite.
Mais cette victoire fut cependant amère car Asa, au lieu de solliciter l’aide de Dieu avait préféré pactiser avec l’ennemi, avec Ben-Hadad, ce que lui reprocha le prophète Hanani ainsi que le souligne le Deuxième Livre des Chroniques : "Parce que tu t’es appuyé sur le roi d’Aram et que tu ne t’es pas appuyé sur le Seigneur ton Dieu, à cause de cela l’armée du roi d’Aram s’est échappée de tes mains. (…) Tu as agi en insensé dans cette affaire : désormais, il y aura des guerres contre toi." (2Ch 16,7-9). Ainsi, nous dit le récit biblique, pour n’avoir pas sollicité l’aide divine, mais celle d’un roi païen, le roi Asa s’était écarté de sa pieuse conduite, ce qui ternira la fin de son long règne.