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Les rois de la Bible : Roboam, roi intransigeant et diviseur

Fragment d'une peinture murale de 1530 de la salle du conseil de l'hôtel de ville de Bâle, du peintre Hans Holbein le Jeune

Fragment d'une peinture murale datant de 1530 de la salle du conseil de l'hôtel de ville de Bâle (Allemagne), réalisée par Hans Holbein le Jeune.

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Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 09/03/24
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La postérité de Salomon occulta quelque peu celle de son fils, Roboam, appelé pourtant à lui succéder. Il est vrai que son nom, à l’inverse de son père, sera en effet signe de division du Royaume et marquera le début d’un long schisme au sein des tribus d’Israël…

Roboam est le fils aîné de Salomon et de son épouse, Naama, d’origine ammonite. En 931 avant Jésus Christ, il succède à son prestigieux père à l’âge de 41 ans. Mais, très vite,  Roboam fait preuve d’un caractère intransigeant, refusant d’écouter les récriminations de son peuple, ainsi que le rappelle la Bible au premier Livre des Rois (1Rs 11,14-15) : "Mon père a rendu lourd votre joug, je vais, moi, ajouter encore à votre joug. Mon père vous a corrigés avec des lanières ? Eh bien, moi, je vous corrigerai avec des fouets à pointes de fer !". Cette rigueur excessive accentuée par des impôts également toujours plus lourds engendrera rapidement ressentiments et colères qui provoqueront soulèvements et révoltes dans les provinces du Nord. Cependant, Roboam, en roi inflexible, ne cherchera nullement à les apaiser mais, au contraire entreprit de les réprimer toujours plus durement, ce qui conduisit  à la division du royaume et au schisme… 

Un schisme brisant l’unité d’Israël

Surtout, un autre personnage important allait venir concurrencer le pouvoir de Roboam : Jéroboam. Cette personnalité brillante déjà remarquée par le roi Salomon qui en avait fait son inspecteur des corvées, allait, en effet, s’opposer au nouveau roi, ainsi que l’avait prophétisé naguère Ahiyya (1 Rs 11, 31-32)

Prends pour toi dix morceaux, car ainsi parle le Seigneur, Dieu d’Israël : Voici que je vais déchirer le royaume en l’arrachant à Salomon, et je te donnerai dix tribus. Il lui restera une tribu, à cause de mon serviteur David, et de Jérusalem, la ville que je me suis choisie parmi toutes les tribus d’Israël. 

Une carte montrant les royaumes d'Israël (bleu) et de Juda (orange) au 9e siècle avant notre ère
Une carte montrant les royaumes d'Israël (bleu) et de Juda (orange) au IXe siècle avant Jésus-Christ.

Et effectivement, lors du règne de Roboam, cela en sera fini de l’unité du royaume ; celui-ci ne pourra que fuir à Jérusalem au Sud pour échapper au pire… Dix tribus rejoindront alors Jéroboam au nord du royaume - suivant en cela la prophétie et la volonté divine - pour en faire leur propre roi d’Israël ; seules les tribus de Juda et de Benjamin resteront fidèles à Roboam qui règnera dorénavant sur le royaume dit de Juda au Sud. Mais, le pharaon Chichaq profitera de cet affaiblissement pour envahir Juda par le Sud et prendre quelque temps Jérusalem en la pillant. 

Ainsi que le rappelle la Bible, tout cela était survenu en raison de l’impiété de Roboam et de son peuple (1 Rs 14,22-24) : 

(…)  les gens de Juda firent ce qui est mal aux yeux du Seigneur, ils provoquèrent son ardeur jalouse plus que n’avaient fait leurs pères, par les péchés qu’ils avaient commis. Eux aussi, ils se construisirent des temples dans les lieux sacrés, des stèles, des poteaux sacrés, sur toute colline élevée et sous tout arbre vert. On pratiqua même la prostitution sacrée dans le pays. Ils imitèrent toutes les abominations des nations que le Seigneur avait dépossédées devant les fils d’Israël. 

Le legs de Roboam

A l’inverse de David et plus encore de son père Salomon, Roboam ne laissera pas une bonne image de la royauté, son règne étant synonyme d’impiété et de division en deux du royaume, celui d’Israël au nord et de Juda au sud avec Jérusalem pour capitale. 

La lunette de Roboam et Abia, décorée à la fresque par Michel-Ange vers 1511-1512
La lunette de Roboam et Abia, décorée à la fresque par Michel-Ange vers 1511-1512.

Ceci explique que les arts n’aient guère retenu son nom ni son règne, si ce n’est une lunette peinte à fresque par le grand Michel-Ange commandée par le pape Jules II pour la chapelle Sixtine au Vatican en 1511 ou encore cette discrète référence dans la préface d’"Athalie" par le célèbre dramaturge du XVIIe siècle, Jean Racine

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