Ils étaient très nombreux, en ce dimanche de l’Épiphanie, les fidèles de l'ensemble paroissial Notre-Dame de la Miséricorde (qui regroupe quatre églises du 8ème arrondissement de Lyon et de Vénissieux), à se retrouver à l’église Saint-Jacques pour une messe et un cérémonial pas si courant : la consécration d’un nouvel autel par l'évêque auxiliaire de Lyon, Mgr Loïc Lagadec.
Tellement peu courant d’ailleurs que le jeune évêque a confié que c’était une première pour lui-aussi. Il a ainsi dû reprendre pendant la messe le cérémonial établi pour être sûr de ne rien oublier : de l'aspersion d’eau bénite à la pose du saint chrême sur l'ensemble de la table, sans oublier la dépose des reliques en son sein. Le tout sous les yeux attentifs d’une foule nombreuse, heureuse de se retrouver dans cette église qui a été fermée plus d’un an pour travaux.
Une église conçue comme un théâtre
Située en plein cœur du quartier populaire des États-Unis dans le 8ème arrondissement de Lyon, l’histoire de l’église Saint-Jacques est pleine de rebondissements puisqu’elle avait été pensée au départ comme une salle de théâtre et non comme une église, lors de sa construction en 1936. Chapelle à l’époque temporaire, lieu d’accueil pour les patronages et les populations toujours plus nombreuses, le temporaire est devenu définitif et cette église a donc une architecture bien à elle, avec un seul clocher, une tribune et un chœur séparé par une demi-cloison sur laquelle l’artiste Louise Cottin a peint une fresque de la vie de saint Jacques, aujourd'hui classée. Pour la restaurer et l'embellir, l’ancien curé de lieux, le père Yves Guerpillon, actuel recteur de Fourvière, a donc planché avec ses équipes pendant trois ans sur d’importants travaux d'embellissements et de mise aux normes. Et si tout n’était pas encore fini, ce dimanche 7 janvier, le nouveau curé, le père Xavier Bizard, qui a pris la tête du chantier, a pu y accueillir son évêque et ses paroissiens, pour consacrer le nouveau mobilier liturgique.
L’Esprit saint haut débit
Ce nouveau mobilier qui se situe dans le chœur a été réalisé par l'artiste Bruno de Maistre, et représente "le feu du cœur du Christ et de l’Esprit saint (qui) nous brûlent et nous envoient en mission", a expliqué l’ébéniste sculpteur. Bruno de Maistre, qui dit toujours "prier l'Esprit saint pendant la fabrication", a ainsi réalisé un très bel autel en chêne, fait de frisages rayonnant, sur lequel un Christ, inspiré de l’icône du Christ Pentocrator, montre son cœur enflammé, rehaussé de feuilles d’or. Le reste du mobilier, le tabernacle, l’ambon et les bougeoirs, constitue un ensemble rayonnant en chêne, en noyer et en feuille d’or et dialogue avec la fresque de Louise Cottin. Si l'ensemble est déjà très beau et plein de sens, tout n’a pourtant pas encore été révélé. En effet, les paroissiens devront encore patienter un peu pour découvrir le résultat final, puisqu’une immense fresque de la Pentecôte, est en cours de réalisation par l’artiste peintre Bruno Desroches, et sera dévoilée lors de la messe de la Pentecôte, le 19 mai prochain.
Dans ce quartier populaire, où de nombreuses nationalités se côtoient, il semble évident que l’Esprit saint souffle fort sur cette paroisse vivante et dynamique. Pour preuve, la dansante procession des offrandes pendant cette messe de consécration, où des femmes de sept nationalités différentes ont témoigné de leur joie et de leurs prières. Comme le conclut Bruno de Maistre dans une lettre adressée aux paroissiens pour ce grand jour de bénédictions, "à présent munis du Haut Débit, vous saurez porter ce Feu au Monde !"