Du nord au sud. Tel est le mouvement du futur ambon de la cathédrale Notre-Dame dont certains auront remarqué qu'il était avant l'incendie de 2019 à gauche de l'autel si l'on regarde de l'assemblée, mais qu'il est prévu à droite dorénavant. Dans les cinq éléments du nouveau mobilier liturgique dévoilé par l'archevêque de Paris le 23 juin, l'ambon n'est certes pas celui qui a suscité le plus d'intérêt alors que la réforme liturgique de Vatican II a voulu valoriser la proclamation de la Parole de Dieu.
Dans la forme antérieure du rite, toujours pratiqué dans certaines communautés, le centre de la liturgie est l'autel. Pour ce qui est des lectures – il n'y en a que deux – celle de l'Ancien testament est dite du côté sud de l'autel orienté et l'Évangile au nord. Symboliquement, le mystère pascal célébré au centre de l'autel et signe de la Nouvelle Alliance est donc le pivot du passage entre la préfiguration et l’accomplissement des promesses.
Désormais, la Présentation générale du missel romain insiste sur l'importance d'un élément propre à la lecture de l'Écriture (§ 309) :
La dignité de la parole de Dieu requiert qu’il y ait dans l'église un lieu adapté à sa proclamation.
Des indications précisent également que les lectures doivent être faites exclusivement de ce lieu, et qu’il ne doit servir à rien d’autre. L'ambon est ainsi vu comme une première table, avant – chronologiquement – celle de l'autel. La Parole écoutée prépare à l’accueil du Verbe incarné qui se rend présent dans le sacrifice eucharistique.
Du côté de la Vierge Marie
Le texte ne donne cependant pas d’indication précise sur l’emplacement concret de l’ambon si ce n’est des recommandations pratiques : "Il convient en règle générale que ce lieu soit un ambon fixe et non un simple pupitre mobile. On aménagera l´ambon, en fonction des données architecturales de chaque église, de telle sorte que les fidèles voient et entendent bien les ministres ordonnés et les lecteurs."
L’emplacement n’a ainsi plus tellement de symbolique, si ce n’est celle qu’on peut lui attribuer dans le contexte particulier d’une église. C’est le cas à Notre-Dame de Paris. Mgr Laurent Ulrich a en effet explicitement demandé à ce que l’ambon soit du côté de la Vierge Marie. De sorte que celui qui proclame, celui qui prononce l’homélie et tous les fidèles qui écoutent se mettent à l’école de la mère de Dieu, première auditrice de la Parole et réceptacle du Verbe incarné. Ainsi pourra-t-on essayer de garder comme elle tous ces événements entendus dans notre cœur (cf. Lc 2, 51), pour mieux en vivre.