Poursuivant son cycle de catéchèses sur le discernement ce mercredi 26 octobre, le Pape a médité sur la désolation, que saint Ignace définit comme l’état de l’âme "sans espoir et sans amour, […] molle, tiède, triste". Mais, a-t-il expliqué, la désolation peut être "un signal d’alarme" qui "éveille notre attention à un danger possible, ou à un bien négligé".
Pour le pontife de 85 ans, il serait même "grave et dangereux" de ne pas ressentir de tristesse ou d’avoir "une vie toujours joyeuse, légère et épanouie". La tristesse peut ainsi indiquer un "remords", défini comme "la conscience qui mord, qui ne laisse pas en paix".
Le Pape a alors cité le dialogue entre le cardinal Federico Borromeo et l’inconnu dans Les fiancés, d’Alessandro Manzoni – un ouvrage qui lui est cher :
Cependant, la tristesse est aussi "un obstacle avec lequel le tentateur veut nous décourager", a poursuivi le pape François. Dans ce cas, il a conseillé de faire "exactement le contraire" de ce qu’elle suggère, et de "poursuivre" son chemin. Car si l’on capitule "dès que nous ressentons de l’ennui ou de la tristesse, nous n’achèverions jamais rien", a-t-il fait observer.
Si tu veux aller sur la route du bien, prépare-toi il y aura des obstacles et des tentations.
François s’est attristé que "certaines personnes décident d’abandonner la vie de prière, ou le choix qu’elles ont fait, mariage ou vie religieuse, poussées par la désolation". Il a recommandé plutôt, lorsqu’on est confronté à la tristesse, de "ne pas faire de changements", et de s’entourer "d’un guide". Il s’agit d’écouter le "temps" plutôt que "l’humeur du moment".
"Si tu veux aller sur la route du bien, prépare-toi il y aura des obstacles et des tentations", a conclu le successeur de Pierre. Mais "aucune épreuve ne sera supérieure à ce que nous pouvons faire", a-t-il affirmé, engageant à "ne pas fuir" et à ne pas rester "vaincus" par un moment de tristesse. "Si nous ne la vainquons pas aujourd’hui, relevons-nous, a-t-il encouragé […]. Nous la vaincrons demain."