"Ai-je déjà raconté ma vie à quelqu’un ?", a interrogé le pape François lors de l’audience générale du 19 octobre 2022. Poursuivant son cycle de catéchèses sur le thème du discernement, il a encouragé à faire mémoire de son histoire en identifiant les éléments "toxiques" et les "petits miracles".
Dans sa catéchèse, l’évêque de Rome a médité sur un ingrédient "indispensable au discernement : l’histoire de sa propre vie", qui est "le livre le plus précieux qui nous ait été donné". "Un livre que beaucoup ne lisent malheureusement pas, ou le font trop tard, avant de mourir", a constaté le pontife de 85 ans, assurant que c’est "dans ce livre que l’on trouve ce que l’on cherche inutilement par d’autres voies".
Cultiver sa vie intérieure
À l’instar de saint Augustin, le chef de l’Église catholique a exhorté les fidèles à "cultiver la vie intérieure pour trouver ce que l’on cherche". "Entre en toi-même. Dans l’homme intérieur habite la vérité", écrivait ainsi le saint d’Hippone, que le Pape a cité à plusieurs reprises, rappelant aussi, selon la sagesse antique, que "l’homme qui ne connaît pas son passé est condamné à le répéter".
Regarder en soi-même permet de repérer les éléments "toxiques", les pensées "qui nous éloignent de nous-mêmes", les "messages stéréotypés qui nous font du mal", comme "je ne vaux rien", "tout va mal pour moi", "je n’arriverai jamais à rien de bon", et toutes les "phrases pessimistes qui te démoralisent". Le Pape a alors évoqué avec ironie une personne à qui on aurait pu discerner "le Prix Nobel de la négativité".
Le bien est caché et silencieux, il exige une fouille lente et continue.
François a invité à ne pas en rester à cette lecture et "à saisir les manières discrètes dont Dieu agit dans notre vie", les "petits miracles que le bon Dieu accomplit pour nous chaque jour". "Le bien est caché et silencieux, il exige une fouille lente et continue", a-t-il souligné.
Dans cette relecture, a expliqué le Pape, il s’agit de "saisir des nuances et des détails importants, qui peuvent s’avérer des aides précieuses jusque-là restées cachées". "Une lecture, un service, une rencontre, considérés à première vue comme des choses sans importance, transmettent avec le temps une paix intérieure, transmettent la joie de vivre", a-t-il fait remarquer.
Pour le discernement sur les pensées intérieures, le successeur de Pierre a laissé à la foule des questions : "D’où vient cette pensée ? Où cela me mène-t-il ? Quand l’ai-je déjà rencontrée ? Pourquoi est-elle plus insistante que les autres ?". L’examen de conscience du soir, a-t-il précisé, n’est pas "la comptabilité des péchés qu’on a fait pendant la journée".