"Seigneur, je te bénis pour…" Voilà comment débutent les paroles de bénédiction que Thérèse s’efforce de prononcer pendant ce Carême. Envers les choses agréables mais aussi et surtout envers celles qui ne le sont pas et que l’on ne peut pas changer. Exemple : "Seigneur, je te bénis pour cette pluie". Habituellement, Thérèse, 60 ans, assistante sociale auprès des prêtres diocésains à Amiens, râle quand le temps est "pourri". Mais à travers cet effort de bénir ce qui advient, elle s’efforce à penser que la pluie est un don de Dieu, qu’il n’y a rien de "pourri" dans le fait qu’il pleuve, que nous avons la chance d’avoir un climat tempéré et que c’est bon pour les cultures. "Au lieu de me plaindre, de dire des paroles de malédiction, j’essaie d’adoucir mon langage et de me tourner vers l’auteur de tout bien", confie-t-elle. "Rouspéter n’apporte rien, ce qui est fait est fait, alors quand je ne suis pas en mesure de changer les choses, je m’efforce de bénir ce qui arrive. Dieu crée à chaque instant (le souffle de la vie, le temps, les fruits de la création etc…), la création est le fruit des paroles de bénédiction de Dieu, Dieu bénit. Bénir à mon tour, c’est entrer dans ce mouvement de bénédiction, une manière de se tourner vers lui".
"Quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien" (Rm 8, 28), nous dit saint Paul. "Mais que met-on dans ce "tout" ?", interroge Thérèse. "Tout", ce sont les choses agréables mais aussi les personnes et les événements qui nous font râler. Pour Thérèse, le Carême est une bonne période d’entraînement pour s’habituer à prononcer des paroles de bénédiction au lieu d’enchaîner les plaintes.