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Baisse continue du nombre des mariages en France

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Rémi Sentis - publié le 23/02/22
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Les récentes statistiques démographiques affichent un rebond du nombre de mariages en 2021, mais insuffisant pour enrayer la baisse continue de la nuptialité en France. Pour le président de l'Association des scientifiques chrétiens, cette évolution inquiétante est symptomatique d’un profond malaise social, caractérisé par la peur de l’engagement.

La publication par l’Insee du bilan démographique de l’année 2021 annonçant un « maintien de la fécondité » oblige à regarder de près la situation du mariage en France. En effet, après l’effondrement du nombre de mariages en 2020 dû aux couvre-feux et au confinement, on pouvait s’attendre à un rattrapage important en 2021, or celui-ci n’a pas eu lieu. 

Si on considère une moyenne sur les deux dernières années — pour lisser l’effet Covid —, le nombre de mariages était de 182.000 (en ne considérant que les unions de personnes de sexe différent). C’est donc un effondrement de 18% par rapport à la situation — déjà guère brillante — des années 2018-2019, mais aussi un passage sous le nombre de PACS dont l’ordre de grandeur est désormais de 190.000 par an (contre 150.000 il y a dix ans). 

Rappelons aussi que le taux de nuptialité est désormais égal à 3,2 mariages pour 1.000 habitants, un des plus bas d’Europe, un chiffre en baisse de 33% en vingt ans. Même si un petit rebond du nombre de mariages est espéré pour 2022, la désaffection pour le mariage est profonde et elle a des racines diverses. 

La peur de l’avenir

Outre l’entreprise de déstabilisation du mariage organisée par la loi Taubira (on garde en mémoire la volonté de changer de société voulue par ses promoteurs), il faut souligner un refus de l’engagement notamment chez les jeunes hommes : l’âge moyen des hommes lors du mariage est désormais de 39 ans ! Ce phénomène est symptomatique de la société « liquide » qui est la nôtre, où la satisfaction des désirs individuels est considérée comme un droit (on voit désormais de la publicité qui érige l’infidélité comme une valeur positive).

Une autre cause vient de la peur de l’avenir dans un contexte culturel et social anxiogène qui entretient la certitude d’une catastrophe écologique imminente. De nombreuses « grandes signatures » délivrent ainsi régulièrement, de façon sournoise, un discours débilitant selon lequel, pour sauver la planète et donc l’humanité, il faudrait faire naître moins d’hommes.

Symptomatique de la peur de l’engagement, on observe depuis une dizaine d’années une hausse de l’âge moyen de la femme au moment de sa première maternité : selon les dernières statistiques démographiques, il est désormais de 29 ans. Ceci est corrélé avec la baisse du taux de natalité qui est depuis quatre ans en dessous de 1,86 enfants/femme (largement inférieur au seuil de remplacement des générations égal à 2,1) ; et cela malgré une hausse continue du nombre enfants nés en France d’au moins un parent non-européen.

L’hiver démographique européen

Certes le taux de fécondité moyen en Europe est encore plus bas que le taux français puisqu’il est égal à 1,53 (valeur de 2019), mais cela n’est guère consolant, car on ne voit pas à court terme comment sortir de cet hiver démographique européen qui s’étend maintenant à la France. C’est sans doute le défi majeur que l’Union européenne doit relever. 

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