L’archevêque de Reims, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, a détaillé devant la presse les résolutions votées par les évêques de France pour lutter contre les abus sexuels dans l’Église et renouveler leur gouvernance, un peu plus d’un mois après la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase). Présidée par Jean-Marc Sauvé, cette commission a estimé que 216.000 personnes ont été abusées par des clercs ou des religieux depuis 1950 en France. « Nous avons décidé ensemble de demander au pape, puisque nous sommes nommés par lui, de venir à notre aide, en envoyant quelqu’un en qui il a confiance examiner avec nous la manière dont nous avons traité et traitons les personnes victimes et leurs agresseurs », a notamment expliqué Mgr Éric de Moulins-Beaufort.
Le président de la CEF a par ailleurs assuré que les évêques enverraient au pape, « après les avoir retravaillées un peu, les recommandations de la Ciase qui concernent l’Église universelle ». Parmi les 45 recommandations présentes à la fin du rapport de la Ciase, certaines concernent le droit canon de l’Église. Lors de la présentation du rapport, le 5 octobre dernier, Jean-Marc Sauvé avait insisté sur la nécessaire réforme du droit de l’Église, arguant que le droit canonique n’avait pas contribué, « comme il aurait pu, comme il aurait dû », au traitement approprié des violences des agressions sexuelles dans l’Église.
Jean-Marc Sauvé avait confié à Aleteia être « prêt à déployer tout ce qu’il faut en termes de convictions pour dire qu’il faut bouger ». Le 9 décembre prochain, lui et tous les membres de la Ciase doivent être reçus par le pape François au Vatican pour une audience privée. Mgr Éric de Moulins-Beaufort devrait y prendre part. En amont de l’Assemblée plénière des évêques à Lourdes, le pape les avait assurés de sa « proximité » et de sa « prière » dans un message rendu par la suite public. « Alors que vous traversez la tempête provoquée par la honte et le drame des abus commis dans l’Église sur des mineurs, je vous encourage à porter votre fardeau avec foi et espérance, et je le porte avec vous », écrivait-il.