Bien sûr, il y a des noms de Dieu qui semblent simples à saisir et à comprendre au début. Comme « Tout-puissant » par exemple. Cependant, plus on s’approche de ces noms, plus on découvre alors un mille-feuille d’une profondeur incroyable : plus on y goûte, plus on touche au mystère qui entoure Dieu, au mystère de ce qu’Il est.
Pourtant, il y a peut-être un nom qui échappe à cette règle. Tel celui de Paraclet. Dans le discours aux disciples après la Cène ; juste avant son arrestation, Jésus leur annonce que le Père enverra en son nom l’Esprit-Saint, le Paraclet.
"Paraclet n’est pas un nom ordinaire, et c’est la raison pour laquelle on conserve généralement le mot grec (paraklêtos). Pour autant, ce nom, nous ne pouvons pas l’enjamber comme s’il n’avait pas d’importance. Jésus nous l’a donné pour nous révéler qui est le Saint-Esprit", explique dans une magnifique homélie le frère dominicain Emmanuel Perrier.
Consolateur, défenseur, avocat de Dieu
C’est bien le Saint-Esprit qui est appelé le Paraclet. Ce nom qui ne s’associe pas facilement à une notion connue a pourtant plusieurs significations : consolateur, défenseur, avocat... Et elles sont toutes vraies ! Il est à la fois consolateur et défenseur. Il prend le parti de l’accusé au tribunal. Selon la tradition ancienne, un paraclet pouvait se tenir à côté du condamné lors du procès. Il n'avait rien à dire, sa seule présence fermait la bouche de l'accusateur. Le tribunal ne pouvait pas alors condamner celui pour qui le paraclet intercédait.
Le Paraclet est comme un avocat qui souffle sa défense à l’oreille de son client.
Voilà ce que Jésus promet à ses disciples : un avocat qui les sort d’une difficulté en se portant à leurs côtés. Quelqu’un qui apporte la consolation de n’être pas seul dans l’épreuve, ou de trouver le soutien nécessaire pour en sortir. Il est comme un avocat qui souffle à l’oreille de son client sa défense. Il ne se tient pas à côté de lui pour parler à sa place. Mais il agit de l’intérieur, il souffle ce qu’il a à dire en le tenant fermement dans l’amour de Dieu.
Conseiller qui souffle les paroles du Christ
Le Paraclet n’a pas été envoyé qu’aux apôtres. Dieu a trouvé un moyen, en l’envoyant, pour que le jugement sur chacun puisse se terminer de manière heureuse :
"Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous." (Jn 14,16)
Mais c'est à chacun de décider que le Paraclet se tienne à ses côtés et qu'il couvre ses péchés... Après tout, on aime tellement, nous-même, nous justifier, nous blanchir, accumuler les mérites et faire bonne impression. Mais ce n’est peut-être pas la voie parfaite. Et si on faisait confiance en invoquant plus souvent le Paraclet ? Cet avocat de Dieu qui nous souffle les paroles du Christ à l’oreille ? Ce conseiller qui réconforte ?
S’il est avec nous, qui serait contre nous ?