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La Croix, révélation de l’horreur du péché

crucifixion
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Jean-Michel Castaing - publié le 01/04/21
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La croix du Golgotha ne dit pas seulement le prix que Dieu a voulu mettre pour le salut des hommes, elle dit aussi l’horreur du péché qui tue en nous la grâce de la vie divine.

Dieu aurait pu sauver le monde sans que Jésus passe par la Croix. Pourquoi a-t-Il choisi cette voie douloureuse pour nous arracher à la mort et au péché ? Parmi les nombreuses raisons de Son choix, il en est une qui mérite notre attention. La Croix n'est pas seulement un événement salvateur, mais aussi une révélation. Elle opère la Rédemption tout en nous ouvrant les yeux sur deux abîmes antinomiques, l'un négatif, l'autre positif. Le premier concerne le péché, le second l'amour que Dieu nous porte. En mourant sur le Golgotha, Jésus nous met devant les yeux à la fois le prix que lui et son Père ont consenti à payer pour nous arracher à la damnation et, d’un autre côté, la nature de la ténébreuse réalité dont Dieu nous délivre. 

Pour illustrer la consistance propre du péché, nulle image n'est plus parlante et adéquate que la Croix. Souvent, l'opinion courante assimile le péché à des actes sexuels répréhensibles. Mais le péché est une affaire autrement plus sérieuse. À proprement parler, il est une réalité qui conduit à la mort. Tous les péchés ne nous privent pas de la présence de Dieu en nous, cependant même les plus légers, ceux que l'on appelle véniels, nous en éloignent imperceptiblement. Quant aux péchés mortels, ils représentent la mort de l'âme en la privant de la grâce sanctifiante, c'est-à-dire de la vie divine. 

Ainsi, les bourreaux qui tuèrent Jésus il y a 2.000 ans réalisèrent-ils extérieurement ce qui se passe dans notre esprit quand nous succombons aux sirènes du Mal : nous excluons Dieu de notre existence. Tel est l’un des enseignements fondamentaux de la Croix : nous mettre devant les yeux la conséquence ultime de nos fautes graves. Dieu est la vie à la fois en tant que cause, présence actuelle et finalité surnaturelle. Logiquement, quand le pécheur impénitent L'exclue de son existence, il se précipite dans le monde opposé à celui du Créateur : la mort. 

Car n’allons pas croire que celui qui pèche continuellement garde intacte sa faculté de choisir à tout moment de revenir au bien. Le péché nous enfonce dans des habitudes néfastes qui affaiblissent notre volonté. Certes, nous pouvons toujours revenir à Dieu. Mais le poids et l'inertie du péché rendent la chose de plus en plus compliquée au fur et à mesure que s’enkystent nos pratiques mauvaises et que tarde notre conversion. Voilà pourquoi il ne faut pas différer celle-ci. Il n'est jamais trop tôt pour revenir à Dieu ! Au besoin, on peut Lui demander de l'aide si nous en avons encore la force, le désir... et la foi !  

En méditant la crucifixion de Jésus, l'homme est invité à prendre la mesure de ce dont Dieu le sauve : la mise à mort en lui du principe de la vie.

L'égoïsme, l'orgueil, l’envie, la volonté de puissance, le mépris des pauvres, l’avarice et le goût de l’accaparement, l'indifférence envers les malheureux : tous ces aspects du mal constituent la mort de l'âme, mort qui est elle-même la conséquence de l'expulsion de Dieu de notre esprit. Le péché aboutit à crucifier Jésus en nous en l'expulsant de notre intériorité. C'est une des raisons pour laquelle Dieu a choisi la Croix comme moyen de salut. Par elle, Il nous prévient que le péché est une affaire de la plus extrême importance. En méditant la crucifixion de Jésus, l'homme est invité à prendre la mesure de ce dont Dieu le sauve : la mise à mort en lui du principe de la vie. Et ne pensons pas être indemnes de cet excès de malice qui s'est déchaîné sur le Golgotha. Certes, la plupart d'entre nous ne sont pas des tortionnaires au sens littéral du terme. Cependant, la logique du péché, toujours la même et toujours à l'œuvre chez celui qui lui ouvre imprudemment la porte de son cœur, conduit invariablement à la mort de l'âme. Voilà pourquoi la Croix est simultanément rédemption, révélation mais aussi avertissement salutaire.

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