Son nom vient de l’hébreu "ya’aqob", qui signifie "que Dieu favorise". Si on l'appelle "le Mineur", ce n'est pas pour le rabaisser mais pour le distinguer de l'autre Jacques, fils de Zébédée celui-là — qui a donné son nom à la basilique de Santiago de Compostela (saint-Jacques-de-Compostelle) — quand celui qui nous intéresse est fils d'Alphée. Zébédée, Alphée... Il y a là de quoi s'emmêler les pinceaux. Et comme l'Église est pleine de bon sens, elle a choisi de donner des surnoms aux deux Jacques.
Jacques le Mineur est également surnommé "le Juste", eu égard pour l'intégrité de sa vie. Né en Galilée, il est appelé par Jésus alors qu'il forme son fameux groupe des 12. Après la Pentecôte, il s'établit à Jérusalem dont il devient le premier évêque. Saint Paul parle de lui comme d'une "colonne" de cette Église. Mais les nombreuses conversions au christianisme lui attirent ennuis et jalousie. Il est tué en l'an 62, poussé du haut du mur du temple puis lapidé, alors âgé de 96 ans.
L'apôtre d'un christianisme "très concret"
On lui attribue également la lettre qui porte son nom. Dedans, il invite à vivre sa foi de façon très concrète : "Devant Dieu notre Père, un comportement religieux pur et sans souillure, c’est de visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse" (Jc 27). Du pape François avant l'heure. Pour Benoît XVI, cette épître "nous montre un christianisme très concret et pratique. La foi doit se réaliser dans la vie, surtout dans l'amour du prochain et notamment dans l'amour pour les pauvre".
Jacques le Mineur "nous enseigne ainsi à ne pas présumer de planifier notre vie de manière autonome et intéressée, mais à laisser place à la volonté insondable de Dieu, qui connaît ce qui est véritablement bon pour nous" (audience générale du 28 juin 2006). Enfin, saint Jacques a beaucoup œuvré pour que soit reconnue la dimension originelle juive du christianisme, sans toutefois imposer aux chrétiens convertis issus du monde païen "de se soumettre à toutes les règles de la loi de Moïse", selon les mots de Benoît XVI.