Vous vous réjouissiez d’avoir « maison pleine » pendant une semaine pour les vacances, mais au bout de deux jours, être la bonniche de toute votre progéniture qui râle parce que Pierre doit partager sa chambre avec Paul ou parce que la viande est trop cuite, cela commence à vous agacer. Grands-parents, voici quelques pistes pour rester zen et détendus.
1Communiquer
Première gardienne de votre sérénité : la communication. Quelque chose vous énerve ? Dites-le. Vous êtes chez vous et en droit de faire régner vos idées et vos habitudes. Personne ne vous reprochera de ne pas avoir de jus de goyave, ou de demander de l’aide. « Non, il n’y a pas de jus de goyave, et il n’y en aura pas car j’ai déjà fait les courses » ou « Peux-tu venir m’aider, s’il-te-plaît ? » seront plus constructifs que des soufflements ou des bougonnements qui vous feront passer pour un père ou une mère ronchon et psychorigide.
Une bonne communication sur les dates d’arrivée et de départ des uns et des autres est également nécessaire pour garantir une bonne organisation, et par la même occasion votre paix intérieure. Se faire répéter les dates d’arrivée pour les noter noir sur blanc, ou passer un coup de fil pour savoir quels membres de la famille seront là pour le déjeuner, permet d’éviter les imprévus s’ils sont source de stress.
Afin d’anticiper d’éventuels sujets de crispation, Guillemette confie qu’au début des vacances familiales, ils font un point ensemble sur les besoins de chacun. « Une famille aura besoin de se retrouver un peu sans les autres, d’autres veulent organiser une visite à l’extérieur ou une balade, d'autres ont besoin de dormir… » C’est le moment idéal pour dire que vous aurez besoin d’aide sur tel et tel « postes », et pour annoncer les règles qui vous tiennent à cœur. Par exemple, préférez-vous gérer les menus et la cuisine seule ou comptez-vous sur la participation des enfants ? Le tout est d’avoir la simplicité de le dire, comme le raconte Fanny. « Maman nous a dit qu’elle préférait faire les courses elle-même plutôt que nous le fassions à tour de rôle. Pour les repas, c'est elle qui donne les idées et nous préparons avec elle. »
2S’organiser
Une organisation bien huilée favorise paix et sérénité pour toute la maison et diminue les risques de tension artérielle, maternelle et fraternelle. Déterminer à l'avance les menus de la semaine, faire deux services de repas, l’un pour les enfants, l’autre pour les adultes, assigner des tâches à chacun sur un tableau de services, semblent être les incontournables d’une famille nombreuse organisée. Si c’est au tour de Jean de sortir les poubelles et de Bénédicte de faire la vaisselle, il n’y a plus de sujet de tensions ! On peut aussi répartir les tâches selon les affinités de chacun, si cela paraît moins rébarbatif : la cuisine pour les uns, le jardin pour les autres.
Autre idée, la garde alternée des enfants pendant la messe : « Un couple va à la messe le samedi soir sans enfants, et il garde ensuite les bébés le dimanche matin pour que les autres puissent avoir une messe tranquille », explique Amicie, adepte de cette pratique. Question organisation, on peut aussi désigner des « GO de soirée », chargés d’égayer les veillées familiales. Louise témoigne que cette tradition permet « de varier les activités, de découvrir des jeux ou des films… On a même eu des présentations PowerPoint sur des voyages ».
3Déléguer
Certaines n’aiment pas cela, mais lorsque la maison est pleine, il s’avère reposant de déléguer quelques tâches ménagères. Élisabeth, élevée dans une famille nombreuse où ils se retrouvaient parfois 20 à table, fait remarquer que la maîtresse de maison tient le rôle de chef d’une véritable petite entreprise. D’où la nécessité de répartir les missions afin de ne pas crouler sous le travail.
Certaines familles ont l’habitude de prendre des baby-sitters, qui donnent un coup de main pour les bains et les dîners des enfants, quand d’autres ont recours à des aides ménagères pour se décharger de la cuisine ou du ménage. Mais on peut aussi désigner un couple responsable des menus pour chaque jour, voire le faire sous forme de concours de cuisine pour rendre la responsabilité plus ludique. Autre idée, demander à chaque famille de laver ses draps et de refaire des lits propres au moment de son départ. Cela libère du temps et une énergie inestimables !
Édicter les règles nécessaires à votre bien-être…
Certaines attitudes vous crispent plus particulièrement ? Sachez les identifier afin d’édicter des règles claires, nettes et précises, que toute la maisonnée sera tenue de respecter. C'est vous le maître ou la maîtresse de maison après tout. Cela peut être de prendre vos repas à heure fixe, qu’il n’y ait pas d’enfants dans vos pattes au salon ou pendant le café ou d'établir les règles de vie autour d'une piscine… A vous de faire respecter vos exigences, aussi personnelles voire saugrenues soient-elles, mais nécessaires à votre bien-être. C’est ainsi qu’Anne-Claire confie que dans sa famille, « l'heure de l'apéro est sacrée, les enfants doivent être couchés ! »
4Tout en lâchant prise sur certaines habitudes non vitales
Autre élément pour être le plus zen possible : savoir lâcher prise et ne pas être trop perfectionniste ou idéaliste ! Bénédicte souligne avec pragmatisme que « si tout le monde n'est pas là à l'heure pour le dîner car un coucher d'enfant est difficile, ce n'est pas la fin du monde. Plutôt que de mettre la pression ou de faire patienter tout le monde en fulminant contre le retardataire, on met sa part de côté ».
Inutile aussi de se mettre la pression. S’il y a « seulement » des fruits pour le dessert, au lieu de la tarte au citron meringuée que vous aviez imaginée mais qui n’a pas vu le jour faute de temps, tant pis ! Au lieu de cela, vous avez pris le temps de vous reposer, de lire une histoire à vos petits-enfants ou de discuter avec vos enfants, n’est-ce pas mille fois plus fécond ? Peut-être est-ce aussi l’occasion de lâcher du lest sur les enfants. « Les javas du soir seront les plus beaux souvenirs de nos enfants », estime Hélène.
5Faire preuve de charité familiale
Les vacances en famille sont l’occasion de mettre en œuvre une belle et vraie charité fraternelle. Ce sont bien souvent trois générations sous le même toit, aux rythmes totalement différents, entre les bébés et les adolescents, les jeunes et les vieux, les célibataires et les couples, les filles et les garçons… Bref, il y a maintes occasions de se crêper le chignon, mais autant de faire acte de générosité envers son prochain. Ne pas faire de bruit quand un autre dort, proposer son aide pour les devoirs de vacances de son neveu, dire une parole bienveillante. Chez Bénédicte, si un membre de la famille manque à l’appel pour l’heure du repas parce qu’un enfant demande une attention particulière ou parce qu’il a une tâche à finir, un autre l’attend pour partager avec lui le repas. « C'est de la charité, la petite attention qui permet de sentir qu'on n'a pas été oublié », dit-elle.