Fêtée le 3 janvier par l’Église catholique, sainte Geneviève, patronne de Paris, réunit aussi bien les chrétiens d’Orient que ceux d’Occident.
Les Parisiens ont l’habitude de recourir à sainte Geneviève, fêtée le 3 janvier, qui depuis le Ve siècle les a sauvés de plusieurs inondations et protégés des épidémies ravageuses. Dans une Gaule occupée par l’armée romaine, cette fille de magistrats gallo-romains n’hésite pas à user de ses qualités de stratège pour détourner l’invasion de Paris par les Huns d’Attila, à l’âge de 25 ans.
Quelques années plus tard, en 471, elle fait preuve de diplomatie avec le roi Clovis, encore idolâtre, lors du siège de Paris par les Francs et sauve la ville de la famine. Originaire de Nanterre, Geneviève est aussi vénérée comme patronne du diocèse de cette ville, dont la cathédrale lui est consacrée, et des Hauts-de-Seine.
Rassembler les chrétiens d’Orient et d’Occident
Si les victoires de Geneviève pour protéger la capitale sont bien connues, un autre aspect de sa vie, beaucoup moins répandu, permet d’apporter un nouvel éclairage à la dévotion que nous pouvons lui porter. Son hagiographie fait en effet mention de sa grande amitié spirituelle avec Syméon le Stylite, un saint syrien de 35 ans son aîné, qui vécut quarante ans de sa vie sur une colonne (d’où le nom de Stylite, du mot stylos : colonne en grec). Les deux saints éprouvaient une grande admiration réciproque, et l’on raconte que, du haut de sa colonne, saint Syméon demandait aux marchands venus d’Occident des nouvelles de sainte Geneviève.
L’amitié de Geneviève et Syméon apparaît comme un signe de l’amitié entre la Syrie et la France, entre les chrétiens d’Orient et d’Occident. Les orthodoxes vénèrent d’ailleurs eux aussi la patronne de Paris ; l’ermitage orthodoxe du Saint-Esprit, au Mesnil-Saint-Denis (Yvelines) comporte une chapelle dédiée aux deux saints. En ces temps troublés pour nos frères d’Orient, nous pouvons ainsi invoquer la très puissante et consolatrice Geneviève, sainte universelle qui nous invite à nous unir à eux.
Patronne des gendarmes
Sainte Geneviève, patronne de notre temps ? Autre signe de la lumineuse actualité de cette jeune stratège : en 1963, celle qui a de son vivant souvent veillé à l’ordre public, est déclarée patronne des gendarmes par le pape Jean XXIII. Raison de plus pour prier sainte Geneviève pour ceux qui, au quotidien, assurent notre sécurité.