La foi de Bourvil reste largement ignorée. Pourtant, selon certains dires, l’acteur « était très catholique ». À l’occasion du centenaire de sa naissance célébré ce 27 juillet, retour sur les clins d’œil de Bourvil au catholicisme dans sa filmographie. Né le 27 juillet 1917, André Raimbourg, plus connu sous le pseudonyme de « Bourvil », « était très catholique ». C’est ce qu’affirmait il y a trois ans au Figaro le réalisateur Jean-Pierre Mocky, ami avec lequel il a travaillé sur quatre films. Pourtant, si la foi de Louis de Funès n’est un secret pour personne, Bourvil, qui a collaboré avec le Secours catholique, a été beaucoup plus discret sur le sujet. L’acteur a cependant fait quelques clins d’œil à la religion, et a parfois scandalisé le clergé, au cours de sa riche carrière.
La ferme du pendu, Jean Dréville, 1945
La carrière de Bourvil démarre par un scandale avec l’Église catholique, comme le rappelle Ouest France. Dans son deuxième film réalisé par Jean Dréville, qui narre l’histoire d’un important fermier vendéen qui interdit le mariage à ses frères et sœurs cadets afin d’éviter le morcellement des terres, l’acteur joue le rôle d’un bourrelier et interprète « Les Crayons », une de ses chansons les plus célèbres. Il s’agit d’un petit rôle et Bourvil ne jouit d’aucune notoriété à l’époque. Les milieux catholiques s’en prennent violemment au film. Monseigneur Antoine Cazaux, évêque de Luçon, demande l’interdiction de l’œuvre, qui selon lui « qui offense la moralité de la paysannerie vendéenne qui paraît bestialisée ». Malgré des chahuts lors d’une projection publique, la sortie du film se déroule sans accroc, et la carrière est timidement lancée.
Tartarin de Tarascon, Francis Blanche et Raoul André, 1962
En 1962, Bourvil fait de la figuration dans Tartarin de Tarascon, film inspiré par le célèbre d’Alphonse Daudet du même nom. Il incarne brièvement un curé qui regonfle le pneu de son vélomoteur.
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Un drôle de paroissien, Jean-Pierre Mocky, 1963
En 1963, il accepte de tenir le rôle principal dans Un drôle de paroissien, après un refus de Fernandel, lassé des églises par son personnage de Don Camillo. Emballé par l’idée, il renonce même à son salaire pour jouer ce rôle. Bonne pioche pour Bourvil, le film rencontre un franc succès. Si le film reçoit finalement le prix de l’Office catholique, Mocky avoue que pour le tournage, il a « vécu une espèce de bras de fer avec l’archevêque de Paris ». Un drôle de paroissien narre l’histoire de Georges Lachesnaye, incarné par Bourvil, aristocrate désargenté, qui refuse de travailler et qui croyant recevoir une révélation divine décide un jour de piller des troncs d’église pour vivre. « On a filmé à Notre-Dame de Paris et à Sainte-Geneviève. Bourvil, catholique pratiquant, prenait beaucoup sur lui pour voler dans les églises », raconte son ami Mocky. Plus tard, l’acteur admettra qu’il s’agit d’un des rôles qu’il a préféré au cours de sa carrière.
https://youtu.be/VtXa14O0koQ
La Tendresse, Bourvil, 1963
« Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu…/ Dans votre immense sagesse/ Immense ferveur/ Faites donc pleuvoir sans cesse/ Au fond de nos cœurs/ Des torrents de tendresse » chante Bourvil en 1963, sur une musique d’Hubert Giraud et des paroles de Noël Roux.
La grande vadrouille, Gérard Oury, 1966,
Après Le Corniaud, Gérard Oury décide de réunir à nouveau Funès et Bourvil sur le grand écran. Les deux vedettes incarnent deux Français qui tentent, pendant la Seeconde Guerre Mondiale, de rejoindre la zone libre, alors qu’ils sont poursuivis par des Allemands. Succès sans précédent, la comédie demeurent longtemps le plus grand succès de l’histoire du cinéma français, avant de se faire devancer par Bienvenue chez les Ch’tis en 2008. Durant leur dangereux périples, les deux compères reçoivent l’aide, qui s’avère indispensable, de plusieurs religieuses, dont la sœur Marie-Odile et sa mère supérieure, incarnée par Andréa Parisy et Mary Marquet.
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