À la messe du dimanche des Rameaux, le Pape rappelle aux croyants la “double saveur douce et amère ” de ce jour. “Le Jésus, qui entre dans la ville sainte, n’est pas un naïf semeur d’illusions, un prophète ‘‘new age’’, un vendeur de fausses illusions”, a déclaré le pape François en célébrant dimanche la messe des Rameaux, mais “un Messie bien déterminé, avec la physionomie concrète du serviteur, le serviteur de Dieu et de l’homme qui va vers la passion”. Sur la place Saint-Pierre, ornée de centaines de rameaux et de trois oliviers centenaires provenant des Pouilles, pour rappeler l’entrée triomphale du Christ à Jérusalem, des milliers de fidèles étaient présents, agitant leurs palmes tressées et rameaux d’olivier, rapporte l’agence I-media.
La célébration marquait aussi la 32e Journée mondiale de la jeunesse célébrée au niveau diocésain. À la fin de la messe, les jeunes de Cracovie (Pologne), où ont eu lieu les dernières JMJ internationales 2016, ont remis la Croix des JMJ aux jeunes du Panama, où aura lieu les prochaines JMJ, en janvier 2019.
Joie et douleur d’un parcours annoncé
Cette célébration des Rameaux “a comme une double saveur, douce et amère ; elle est joyeuse et douloureuse, car nous y célébrons le Seigneur qui entre dans Jérusalem et qui est acclamé par ses disciples en tant que roi. Et en même temps, le récit évangélique de sa passion est solennellement proclamé”, a souligné le Pape, en commentant l’entrée triomphale de Jésus dans la ville sainte, sous les ovations des habitants. Ce triomphe se transformera en souffrances qu’il devra subir : “calomnies”, “outrages”, “pièges”, “trahisons”, “abandon, à la justice inique, aux parcours, aux flagellations, à la couronne d’épines…, et enfin à la via crucis jusqu’à la crucifixion”.
Les Évangiles sont clairs, a ajouté le Pape, Jésus a toujours prévenu ses amis que “sa route était celle-là, et que la victoire finale passerait par la passion et la croix”. Et cela vaut pour tous les chrétiens aujourd’hui. “Pour suivre fidèlement Jésus, a exhorté le Saint-Père, demandons la grâce de le faire non pas par les paroles mais dans les faits, et d’avoir la patience de supporter notre croix : de ne pas la rejeter, de ne pas la jeter, mais en regardant Jésus, de l’accepter et de la porter, jour après jour”.
Jésus dans chaque souffrant
Ce Jésus là, a poursuivi le souverain pontife, “ne demande pas de le contempler uniquement dans les tableaux ou sur les photographies, ou bien dans les vidéos qui circulent sur le réseau. Non ! Il est présent dans beaucoup de nos frères et sœurs qui aujourd’hui connaissent les souffrances comme lui”, qui souffrent “du travail d’esclaves, de drames familiaux, de maladies… à cause des guerres et du terrorisme, à cause des intérêts qui font mouvoir les armes et qui les font frapper”. En chacun de ces hommes et femmes “trompés, violés dans leur dignité, rejetés…”, est présent le Christ “le visage défiguré, la voix cassée” qui demande à “être regardé, à être reconnu et à être aimé”.
Et d’insister : “Ce Jésus là n’est pas un autre Jésus. C’est le même qui est entré à Jérusalem au milieu des rameaux de palmiers et d’oliviers agités. C’est le même qui a été cloué sur la croix et est mort entre deux malfaiteurs. Nous n’avons pas un autre Seigneur en dehors de lui : Jésus, humble Roi de justice, de miséricorde et de paix”, a souligné le Pape. Il est “le grand Patient de la douleur humaine”, que tous les chrétiens sont appelés à contempler au cours de la Semaine sainte, en pensant à ses souffrances.
La croix des JMJ de Cracovie à Panama
À la fin de la cérémonie, le Pape a salué chaleureusement tous les jeunes qui fêtaient en ce dimanche des Rameaux la 32e Journée mondiale de la jeunesse. Présents sur la place les jeunes du diocèse de Rome et du Latium avec qui il avait passé la soirée la veille, et un groupe de jeunes polonais qui a transporté la lourde croix en bois des JMJ devant l’autel, pour la remettre solennellement à un groupe de jeunes panaméens, déclenchant aussitôt une salve d’applaudissements de la foule. “C’est une autre grande étape de ce grand pèlerinage initié par saint Jean Paul II qui s’ouvre”, s’est réjoui le Pape. “Demandons au Seigneur que la Croix, accompagnée de l’icône de Marie Salus Populi Romani, fasse grandir la foi et l’espérance, en révélant l’amour invincible du Christ là où elle passera”, a déclaré le pape François avant l’angélus.