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Reporters d’Espoirs mobilise la France des idées constructives et positives

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Marie Fournier - publié le 17/03/17
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Entretien Gilles Vanderpooten, 32 ans, journaliste, directeur de l’association et auteur de “La France des Solutions” publié le 15 mars chez Arthaud.Aleteia : Quels sont les objectifs de l’association Reporters d’Espoirs ?
Gilles Vanderpooten : Reporters d’Espoirs cherche à diffuser des initiatives constructives qui répondent à des problèmes de société. Nous partons du constat qu’il existe des initiatives concrètes qui n’ont pas toujours de visibilité. Or, si les journalistes s’en emparent pour les diffuser, l’information peut donner envie à chacun d’agir individuellement ou collectivement. Les médias de Libération au Figaro en passant par TF1 et les pureplayers ont une force de démultiplication qui permet d’atteindre des dizaines de milliers voir des millions des personnes. Plus on aura connaissance d’initiatives, plus on sera incité à passer à l’action !

Les citoyens trouvent que l’information est « plombante » et entretient un négativisme ambiant, incitant au repli sur soi. Il y a quinze jours, sur le point.fr, un sondage posait la question suivante aux lecteurs : « Considérez-vous que les informations sont trop négatives ? » La réponse était oui à 95%. Le constat est sans appel : les Français pensent que les médias accordent trop de place aux mauvaises nouvelles. Nous, nous proposons un journalisme de solution qui relaye des idées positives et constructives.

La France des Solutions, octobre 2016 © Reporters d’Espoirs – Vincent Leloup

La France des Solutions, octobre 2016 © Reporters d’Espoirs – Vincent Leloup
La France des Solutions, octobre 2016 © Reporters d’Espoirs – Vincent Leloup

Reporters d’Espoirs a-t-elle une portée internationale ?
Créée il y a treize ans, l’association Reporters d’Espoirs est implantée en France et en Belgique avec un rayonnement international notamment grâce au prix Reporters d’Espoirs. Elle développe des projets de recherche et d’enseignement du journalisme de solution avec notre homologue anglais, ainsi qu’à New-York et au Canada. Nous sommes aussi proches des Danois et des Néerlandais. La première chaire universitaire dédiée à ces questions a ouvert il y a un an aux Pays-Bas. Il y a treize ans, nous étions la seule association – à notre connaissance – à porter ces questions là auprès de nos confrères. Depuis trois ou quatre ans, nous avons beaucoup essaimé et lancé une dynamique internationale.

Qu’est ce que La France des solutions ?
La France des solutions est un programme que nous avons lancé il y a quatre ans. C’est une opération de mobilisation de la société française dans une dynamique de solutions ! Nous partons toujours de ce constat : il y a un certain désengagement, du pessimisme dans la société, le sentiment qu’on ne peut pas agir sur les évènements. Or, nous disons : « Regardons autour de nous toutes les initiatives qui répondent à un problème de société, qui ont un impact concret. Rassemblons les et donnons leur de la visibilité. » Dans ce but, nous avons lancé la semaine La France des solutions qui se déroule au mois d’octobre : une trentaine de medias s’engagent pendant une semaine à produire et à diffuser des contenus sur des initiatives constructives.

C’est aussi un livre que vous venez de publier…
Le livre est le prolongement de quatre ans de veille d’identification d’initiatives en France, de visites, de reportages sur le terrain et de rencontres. Nous avons voulu rassembler une cinquantaine d’initiatives dans cet ouvrage. L’explorateur Jean-Louis Étienne a soutenu, préfacé et rédigé les introductions des sept chapitres thématiques dédiés : au travail, au made in France, à la transition écologique, au patrimoine culturel, au monde sans frontières, à la citoyenneté et à la solidarité.

Quelles sont les principales thématiques abordées dans votre livre ?
La première est consacrée au travail et à l’emploi : comment peut-on créer de l’activité en France aujourd’hui, aider des personnes éloignées de l’emploi à en trouver ? Puis, un chapitre est dédié au made in France, notamment à l’industrie : car oui, on peut relocaliser des activités, on peut produire en France. Nous citons notamment l’exemple d’une entreprise étrangère qui a choisi la France : Toyota qui s’est implantée il y a une quinzaine d’années à Valenciennes.

Dans « un monde sans frontières », nous évoquons des initiatives liées à l’Europe et à l’international. Par exemple, on parle beaucoup des problèmes de sécurité des données posés par Google. Et bien, Kwant, un Google français, a été créé entre Nice et Paris par des gens qui ont voulu concevoir un moteur de recherche alternatif qui ne collectera pas les données personnelles et qui ne les revendra pas. Ils ambitionnent d’atteindre 5 à 10% de part de marché des moteurs de recherche dans les cinq ans. C’est un fleuron français !

Dans le chapitre sur la citoyenneté, nous racontons notre visite au maire de Kingersheim en Alsace qui pratique depuis quinze ans la démocratie participative dans sa ville grâce à un conseil de citoyens. En ce moment, ils sont en train de travailler sur un sujet qui est potentiellement sensible : est-ce que l’on crée une mosquée dans la ville ? Des discussions sont organisées et tout le monde s’applaudit à la fin : on peut créer du débat sain et constructif. Et puis, il y a encore une cinquantaine d’initiatives à découvrir dans le livre.

La France des Solutions, octobre 2016 © Reporters d’Espoirs – Vincent Leloup

La France des Solutions, octobre 2016 © Reporters d’Espoirs – Vincent Leloup
La France des Solutions, octobre 2016 © Reporters d’Espoirs – Vincent Leloup

La France des solutions est sorti en librairie le 15 mars, cette date est-elle liée au calendrier électoral français ?
Oui, en espérant de façon ambitieuse et démesurée que le débat de la campagne intègre aussi toutes les dynamiques de terrain. La politique nationale doit prendre en compte ces dynamiques qui existent et qui apportent déjà des réponses, certes locales, mais qui peuvent aider à construire l’avenir de la France. Ces initiatives ont rencontré des obstacles culturels, administratifs, financiers etc, mais elles fonctionnent et ont des propositions pour aller plus loin. Nous n’avons pas vocation à être un lobby mais nous relayons des initiatives que nous avons sélectionnées sur des critères d’impacts et qui nous semblent intéressantes pour ce qu’elles apportent à la société.

Quelle était votre intention en publiant ce livre ?
Tout au long de l’année, nous agissons auprès des médias. Avec ce livre, nous avons la volonté d’adresser un message directement à tous les citoyens. D’autant plus que parfois, les initiatives que l’on repère et que l’on propose aux médias mettent deux ou trois ans à apparaître dans nos journaux ou sur nos écrans. Nous espérons que les citoyens vont se saisir de ces initiatives et se dire : « Ils l’ont fait, c’est possible, moi aussi je peux construire une initiative semblable, ou m’impliquer dans une initiative ou en être le bénéficiaire. » Il s’agit de mobiliser les gens, de leur dire qu’il appartient à chacun d’entre nous de s’engager.

Quelle initiative vous tient particulièrement à cœur ?
Difficile de faire un choix… « Le micro des ailes ». Ce sont des étudiants en journalisme de l’université de Vichy qui vont à la rencontre des collégiens afin de les initier à la pratique journalistique et de leur apprendre à mieux connaître leur environnement. Par exemple, aller à la rencontre du maire, de l’entrepreneur du quartier, interviewer les habitants, etc. L’idée est d’aller plus loin dans la citoyenneté, dans le lien local. Des medias les ont rejoint : RCF leur ouvre leur antenne, et ils ont créé leur propre radio, « Radio coquelicot ». Le projet est actuellement en train d’essaimer en Bretagne. Cette initiative était tellement sympathique et constructive que nous leur avons remis le prix Jeunes Reporters d’Espoirs l’année dernière. En mai 2016, ils ont donc reçu le prix, puis ils sont venus animer un plateau radio à l’occasion de notre événement d’octobre La France des solutions, où ils ont pu interviewer la ministre Ségolène Royale et l’explorateur Jean-Louis Étienne.

Et encore, une cinquantaine d’initiatives à découvrir dans La France des solutions

Propos recueillis par Marie Fournier. 


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La France des solutions de Reporters d’Espoirs et Jean-Louis Étienne. Arthaud, mars 2017,

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