Pendant les 40 jours de Carême avant Pâques, l’Église invite les catholiques à "se convertir ". Un exercice de longue haleine qui demande "courage" et "humilité", a souligné le pape François lors de sa messe à Sainte-Marthe, le 14 mars au matin. Un entrainement quotidien qui consiste à "cesser de faire le mal" et "apprendre à faire le bien ", comme y invite le prophète Isaïe. Cette conversion doit donc se traduire dans "les faits" et non se limiter aux "bonnes paroles", a expliqué le Saint-Père, c'est la règle d’or pour devenir un "vrai" chrétien, a-t-il rappelé.
Le Seigneur demande de "rechercher le droit", de "mettre au pas l’oppresseur", de "rendre justice à l’orphelin" et "défendre la cause de la veuve", rapporte Isaïe dans la première lecture de la messe du jour (Is 1, 10.16-20). À la base, trois comportements concrets : "se laver, se purifier, et ne plus commettre de mauvaises actions". Sachant que "chacun de nous, chaque jour, fait quelque chose de pas bien", a expliqué le Pape. La Bible, poursuit-il, affirme en effet que "le plus saint des hommes pèche sept fois par jour". La question est donc de "ne pas s'habituer à vivre dans ce qui est mal", de s’éloigner de tout ce qui "empoisonne notre âme".
L’apprentissage au bien
Le prophète appelle à "cesser de faire le mal", mais cela ne suffit pas : il faut aussi apprendre "à faire le bien", a poursuivi le Pape. Une tâche guère facile, a-t-il reconnu, mais on ne se convertit pas par magie – " une fée, un coup de baguette magique et voilà on est converti…" - "Faire le bien", c’est joindre l’action à la parole, c’est agir "concrètement". Et agir concrètement est un travail de longue haleine. En Isaïe, le Seigneur dit "venez et discutons !", comme dans une invitation à "nous lever", comme s’il nous prenait par la main pour "nous aider, nous expliquer les choses", promettant de guider le croyant tout au long de son cheminement". Et c’est pourquoi, dans l’Évangile du jour (Mt 23, 1-12), Jésus réprimande les dirigeants du peuple d’Israël qui "disent et ne font pas", se limitent aux seules paroles. Sans action concrète, a insisté le Pape, pas de "conversion" .
"Et si j’ai commis beaucoup de péchés ? Ne t’inquiète pas, s’ils sont comme l’écarlate, ils deviendront aussi blancs que neige", a encouragé le Pape en reprenant les paroles du Seigneur rapportées par le prophète Isaïe. Un tel cheminement a le pouvoir de "nous changer", mais "pas à l’improviste, pas en une seconde, pas d’un jour à l’autre, mais progressivement", a-t-il insisté. Le "chemin de conversion", entrepris en cette période de Carême, demande "courage" et "humilité", de se laisser guider par le "Père qui parle, un Père qui nous aime, qui nous aime beaucoup, beaucoup et nous accompagne".