50 chrétiens irakiens, soutenus par l’ONG Portes Ouvertes, ont retrouvé un travail digne.Beaucoup de ceux qui travaillent à présent dans cette carrière de pierres située à 25km de Mossoul taillaient le roc depuis des générations. Tous sont des travailleurs qualifiés, qui manient tracteurs et scies à pierres pour obtenir des blocs de pierres calibrés et lisses, à partir de roches de plusieurs tonnes. Malgré leur courage et leurs compétences, ils sortent de presque trois ans de chômage.
Une interruption de trois ans
Christian Today rapporte l’histoire de Nashwan, qui faisait ce métier depuis 20 ans quand les pickups surmontés du drapeau noir de Daesh ont fait irruption, en 2014. Il s’est réfugié au Kurdistan irakien, mais a vu beaucoup de ses frères chrétiens chaldéens partir encore plus loin, fuir le pays, sans espoir de retour. Il ne voyait plus comment vivre dans son propre pays : “Je n’avais aucun moyen de subvenir aux besoins de ma femme et de mes trois enfants, ils dépendent de mes revenus […] il y avait tant d’autres familles qui émigraient !” Comme des milliers d’autres chrétiens, trainant leurs angoisses dans les camps du Kurdistan irakien, il avait le sentiment que le plan d’épuration de l’État islamique allait réussir.
Un travail plutôt que du pain
Le monastère de Mar Matti, à l’est de Mossoul, a lancé le projet de remonter une carrière de pierres avec le soutien de la communauté locale et de l’association d’inspiration protestante Portes Ouvertes. Le père Yosef, qui supervise l’initiative, s’est assuré que l’entreprise serait efficace et rentable : “La plupart de nos clients sont à Bagdad. Il n’y a pas de montagne là-bas, alors ils n’ont pas d’autre choix que d’acheter des produits du Nord. Tous nos travailleurs peuvent à présent faire vivre leurs familles. Nous espérons que cela leur donnera une raison de rester dans ce pays.”
Comme tout le clergé irakien, il milite pour que les chrétiens restent en Irak, et il a donc tenu à bâtir une entreprise durable, qui n’a plus besoin de fonds supplémentaire, maintenant qu’elle est lancée et rentable.
L’espoir revient sur le front
Après les succès fulgurants de 2014, Daesh a progressivement perdu du terrain, et cette tendance s’accélère depuis fin 2016. Les deux “capitales” du pseudo-califat, Raqqa en Syrie et Mossoul en Irak sont à présent menacées. En Irak, la moitié est de Mossoul est déjà reconquise par l’armée loyaliste irakienne. La partie ouest est encerclée, et l’ offensive débutée en février 2017 laisse envisager une chute prochaine de la ville, dans laquelle sont enfermées 650.000 personnes, civils et djihadistes mêlés.