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Que restera-t-il de la Patrie à la fin des temps ?

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Sylvain Dorient - publié le 20/02/17
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Mgr Ravel, évêque aux armées, propose un déminage du débat sur les “chrétiens identitaires”. Mgr Luc Ravel, est, avec Arnaud Bouthéon, l’initiateur de la soirée-débat “La Patrie sur la Terre comme au Ciel”, du jeudi 23 février 20h30 qui sera retransmise par Aleteia. Il participera aussi aux discussions, avec les trois autres intervenants : Jean-Marc Potdevin, webentrepreneur, Thibaud Collin, philosophe, et Camille Pascal, historien. Selon lui, un regard approprié posé sur la notion de patrie pourrait apaiser le débat des “chrétiens identitaires”. Alors que dans un camp, certains voient dans la tendance des Français à se réapproprier une France chrétienne passée, une opportunité d’évangélisation, d’autres y voient, au contraire, un risque pour l’Église, d’être utilisée à des fins politiques.

L’identitarisme, symptôme d’une inquiétude

“Selon mon expérience, assure Mgr Ravel, la peur de l’étranger au sens large s’explique par une fragilité. Quand on sait qui on est, on n’a pas peur de l’extérieur”. Il utilise la métaphore du fleuve, qui reçoit des ruisseaux et des rivières, et qui n’en change pas de nature pour autant. Tant qu’il ne quitte pas son lit, il reste le même fleuve. Dans cette perspective, la patrie est plus menacée par l’individualisme que par des agressions extérieures.

“La patrie est un remède à l’individualisme”

Un être apatride est amputé, assure Mgr Ravel, nous avons besoin de nos appartenances. La patrie est l’une des trois communautés, à savoir la famille, la communauté politique et l’humanité, qui existent selon la volonté de Dieu. L’idée de patrie implique un lien charnel avec nos prédécesseurs et nos descendants. Une idée dont le néologisme “Vivre ensemble” ne rend pas justice… “Vivre ensemble ? Pourquoi ?”, interroge Mgr Ravel. Au nom de quoi est-ce que j’accepterais mon voisin si son comportement me heurte ? Il ne s’agit pas de vivre les uns à côté des autres, mais d’avoir un projet commun.

Que restera-t-il de la Patrie à la fin des temps ?

Cette communauté, organisée selon une autorité, est voulue par Dieu, souligne l’évêque en se basant sur l’encyclique Gaudium et Spes, qui recommande “que les citoyens cultivent avec magnanimité et loyauté l’amour de la patrie, mais sans étroitesse d’esprit”. Elle est plus qu’un simple “contrat” qui unit des citoyens pour des raisons pratiques. Selon Mgr Ravel, rien ne dit que la patrie soit appelée à disparaître, dans le plan de Dieu. Nous savons que les patries sont mortelles, l’histoire nous en donne des exemples, mais on pourrait imaginer que Dieu souhaite que cette dimension de l’homme, qui fait partie de sa richesse, renaisse avec lui.

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