Lors d’un office anglican, un lecteur a prononcé une sourate du Coran qui affirme que Jésus n’est pas le fils de Dieu.La police écossaise est en alerte, à la suite d’une série de commentaires peu amènes à l’encontre de son Éminence Kelvin Holdsworth, recteur de la cathédrale de culte anglican Sainte-Marie de Glasgow. En cause, la récitation d’une sourate du Coran, le 6 janvier, au cours de la célébration de l’Épiphanie. Pendant cette cérémonie, il était prévu, comme l’an dernier, qu’une partie des versets du Coran consacrés à Marie soit lue. Mais la lectrice, Madinah Javed, s’est écartée de la partie qu’elle devait lire pour ajouter un extrait, en arabe, qui affirme que Jésus n’est pas le fils de Dieu, et ne doit pas être adoré.
“Un effort pour établir des relations”
Monseigneur Kevin Holdsworth a défendu l’initiative de faire lire des extraits du Coran pendant une célébration, dans sa cathédrale. Il a notamment expliqué qu’elle faisait partie des efforts entrepris pour établir des relations entre les communautés musulmanes et chrétiennes, et que des récitations de ce type étaient déjà arrivées par le passé, dans plusieurs églises. Il n’a en revanche pas commenté la partie de la récitation, lue en arabe, qui a suscité la polémique. Le primat de l’Église anglicane d’Écosse, David Chillingworth a dit dans un communiqué “profondément regretter cet incident”, et a ajouté qu’il recommandait à tous ceux qui sont intégrés dans le dialogue interreligieux d’explorer tout ce qu’il était possible de faire dans le respect de chacun.
Des sourates dans une cathédrale
Cet incident a au moins le mérite de rappeler que le Coran n’est pas une lecture vraiment appropriée pour accompagner une célébration chrétienne. Le fait qu’il y ait des personnages communs aux deux écrits, la Bible et le Coran, ne peut pas être invoqué pour justifier d’utiliser l’un à la place de l’autre, au risque d’entretenir la confusion. Le cas de la Sourate consacrée à Marie, qui était lue, est un exemple tout à fait parlant des différences qui existent entre les deux textes. La Myriam du Coran ne dit pas “oui” à l’ange Gabriel, mais est désignée. Quand elle répond à l’ange qu’elle ne saurait être mère, puisqu’elle est vierge, l’ange lui répond (Sourate 19, verset 21). “Il dit : “Ainsi sera-t-il ! Cela M’est facile, a dit ton Seigneur ! Et Nous ferons de lui un signe pour les gens, et une miséricorde de Notre part. C’est une affaire déjà décidée”“.
La dernière phrase souligne que Myriam ne saurait s’opposer à la volonté de Dieu. Dans cette même Sourate, le verset 35 est directement dirigé contre le point fondamental de la foi chrétienne, la divinité du Christ : “Il ne convient pas à Allah de S’attribuer un fils. Gloire et Pureté à Lui ! Quand Il décide d’une chose, Il dit seulement : “Sois !” et elle est.”
Dialoguer sans masquer les différences
Madinah Javed, à son corps défendant, a peut-être posé la première base d’un dialogue possible entre chrétiens et musulmans : la vérité. Le Coran est résolument incompatible avec les Évangiles, ce qui n’interdit pas de dialoguer avec les musulmans. En respectant les conseils du pape Jean XXIII : “Se regarder sans se provoquer, se rencontrer sans se craindre, s’entretenir sans se compromettre”.