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Le Second Empire à Orsay : une exposition spectaculaire

10. James Tissot (Nantes, 1836-Chenecey-Buillon, 1902)Portrait du marquis et de la marquise de Miramon et de leurs enfants, 1865Huile sur toile, 177 x 217 cmParis, musée d'Orsay, RF 2006.22© RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowsk

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Maëlys Delvolvé - publié le 26/12/16
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Jusqu’au 15 janvier 2017, redécouvrez les fastes d’un régime souvent décrié.Pour ses 30 ans, le musée d’Orsay organise une grande exposition consacrée au Second Empire (1852-1870), dont l’image a été largement ternie – et non sans raison – par la défaite de Sedan. L’occasion pour le musée parisien de redorer le blason de cette période stable et prospère, favorable à une floraison extraordinaire des arts, tout en la resituant au cœur de ses collections, qui s’étendent de 1848 à 1914.

Une légitimation du pouvoir par les arts

Les premières salles de l’exposition montrent combien, tout au long de son règne, Napoléon III s’est appuyé sur les arts pour asseoir son autorité et sa popularité. Après le coup d’état de décembre 1951, il fait largement appel à la commande artistique qui exécute de très nombreux portraits du nouvel empereur. L’impératrice Eugénie est elle-même représentée comme protectrice des arts par Carpeaux.

Par la multiplication de fêtes éphémères, le couple impérial encourage l’adhésion du peuple au nouveau régime. En témoignent les extraordinaires cérémonies qui célèbrent le mariage de Napoléon III et d’Eugénie, ainsi que le baptême du prince Louis-Napoléon, dont le très cossu berceau est présenté dans l’exposition.

En tant que protecteurs des arts, l’empereur et son épouse donnent le ton en matière de commande et de goût. Ainsi, le style Louis XVI connaît une nouvelle jeunesse grâce à Eugénie qui le choisit pour redécorer le palais des Tuileries.

L’Empire du kitsch ?

Au fil des salles, le visiteur est plongé dans un XIXe siècle prospère, qui voit se développer une abondance artistique exceptionnelle. Grâce à une scénographie originale, la distance avec les œuvres s’estompe, et l’on s’imagine déambuler dans des salons bourgeois où les portraits, les vases massifs en céramique, le mobilier et les objets d’art foisonnent. Mention spéciale pour la superbe salle du Salon, éternelle manifestation artistique, où les œuvres ont été disposées « à touche-touche », conformément à l’accrochage d’époque.

L’éclectisme est à l’honneur, dans l’entourage de l’Empereur comme dans les sociétés bourgeoises. Les admirées chinoiseries et autres modes exotiques prennent part aux décorations fastueuses, dont la surcharge ne rime pas toujours avec le bon goût…

La richesse se décline en autant d’objets et de matériaux précieux, qui participent à cette société du spectacle et de l’exubérance. Le développement des industries et de la photographie voient l’apparition de nouveaux arts, également représentés dans cette exposition qui regroupe de très nombreuses techniques.

Paris, capitale culturelle

Paris devient l’incontournable capitale de ce spectaculaire Empire. Décor des grandes cérémonies éphémères, elle accueille aussi de plus en plus de théâtres et de divertissements variés. C’est également sous le Second Empire que Charles Garnier est choisi pour réaliser le nouvel opéra. Grâce aux aménagements d’Haussmann, Paris connaît une nouvelle jeunesse, et bénéficie d’un rayonnement culturel renouvelé.

Les expositions universelles de 1855 et de 1867 participent largement à ce dernier. Elles sont le signe du prestige mondial qu’a acquis l’industrie d’art française sous Napoléon III. L’exposition se clôt sur une habile réunion d’objets présentés lors de ces manifestations, dont un immense bénitier en cristal, plus impressionnant que beau, qui résume à lui tout seul l’exubérance parfois délirante des arts du Second Empire.

Une exposition très réussie qui offre un regard nouveau sur une période riche et méconnue, à voir !


« Spectaculaire Second Empire », au Musée d’Orsay, Paris VIIe.

Jusqu’au 15 janvier 2017, du mardi au dimanche de 9h30 à 18h (nocturne jusqu’à 21h45 le jeudi).

Plein tarif : 12 euros, tarif réduit : 9 euros. Gratuit pour les moins de 26 ans.

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