L’ONG Al Sakhra (“la pierre” en français), mobilise des acteurs de la société civile syrienne en faveur des plus nécessiteux.Ils sont avocats, dentistes, professeurs, gynécologues, ou encore ingénieurs… Tous Syriens, ils ont choisi de réunir leurs compétences au sein d’une association pour venir en aide à leur pays. Baptisé Al Sakhra (la Pierre), ce projet a été créé par Nadine Sayegh une Syrienne francophone. Arrivée à 13 ans en France dans les années 1980, la melkite-catholique est retournée en Syrie après ses études. Là-bas, elle est devenue professeure d’espagnol au lycée français Charles de Gaulle de Damas. Lorsque la guerre a éclaté, et après que son lycée ait été la cible des mortiers, sa famille l’a convaincue de cesser les cours.
Il y a trois ans quasiment jour pour jour, la prise du village de Maaloula par les islamistes d’Al Nosra lui fait l’effet d’un électrochoc et la pousse à agir en faveur des chrétiens à travers le pays, victimes du terrorisme islamique. Elle créé alors l’association Al Sakhra, une pierre sur laquelle elle ambitionne, avec douze autres membres de la société civile, de reconstruire la société syrienne : son éducation, son patrimoine, ses entreprises. “Au départ nous soutenions exclusivement des chrétiens. Puis, au fur et à mesure, de nombreux musulmans se sont retrouvés dans nos valeurs, plus que dans celles de leur propre milieu, nous avons donc choisi de soutenir tout Syrien qui se tourne vers nous”, confit Nadine Sayegh.
Délivrer toujours plus d’autonomie
Première étape, soutenir les initiatives professionnelles afin d’offrir un revenu aux familles : “Notre conception de l’assistance humanitaire ne laisse pas de place au don gratuit, à aucun moment il n’est question de financer directement les familles ou bien de leur distribuer des vivres. Nous tenons au contraire à leur donner les moyens de vivre de façon autonomes. C’est ainsi que nous avons créé une petite usine de production de savons, mais aussi un atelier de bougies. Nous essayons de produire uniquement des biens consommables non-périssables”, explique-t-elle.
Dans un même registre, elle met en place avec ses associés une aide destinée aux étudiants : elle concerne aujourd’hui pas moins de 1100 étudiants. “Nous leur mettons à disposition du matériel, cartables, blouses, vêtements de sport et autres fournitures spécialisées suivant leurs études. Le tout équivaut en moyenne à 100 euros par jeune”, se félicite-t-elle.
Troisième grand projet de l’association, la culture et le patrimoine. Il y a quelques mois, l’ONG a acquis un bâtiment très ancien de trois étages, pour y distribuer des cours d’artisanat en partenariat avec l’association SOS chrétiens d’Orient. Le bâtiment va être inauguré à la fin du mois de septembre et permettra de dispenser des formation pour apprendre à travailler de manière traditionnelle notamment le carrelage, la boiserie, la maçonnerie. Contre leur apprentissage, les élèves pourront aider à la restauration du reste du bâtiment.
Actuellement à Paris, Nadine Sayegh entend mieux faire connaître l’ONG en France, vendre des produits issus des entreprises qu’elle soutient mais aussi susciter de nouveaux parrainages.
Pour soutenir l’association Al Sakhra, acheter des produits locaux ou simplement obtenir plus d’informations, contactez Nadine Sayegh par mail (n.zelhof@gmail.com) ou par téléphone (07 81 55 65 47 ).